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11 déc. 2023

180e Devoir de Lakevio du Goût lundi 11 décembre 2023

Proposition de Monsieur le goût des autres - Devoir 180
Cette énième vue de Paris me fait me poser une question. Ce n’est pas la première fois que je vous soumets une vue de Paris. Parfois au soleil mais souvent il est vrai sous un éclairage moins vif, voire sous la pluie. Mais ce qui m’amène à me poser des questions, ce ne sont pas les endroits décrits, non. C’est la fréquente présence de cette femme qui semble ne sortir que par temps de pluie. Histoire de sortir ce parapluie rouge qu’on lui voit chaque fois. Sa mise change mais elle semble n’avoir que ce parapluie rouge. Auriez-vous une idée de ce qui la meut en ces jours tristes ? J’attends de savoir ce que vous en pensez. À lundi, donc…
La dame au parapluie rouge

9 décembre 2023, dix heures du matin. Elle est là comme samedi dernier. Elle contemple tristement l’avenue des Champs-Élysées. Depuis neuf heures, elle attendait languissamment. La pluie drue tombe sans relâche, rebondissant sur son parapluie rouge. La froidure la recouvre tout entière, elle grelotte. 
Il ne viendra plus, pense-t-elle. 
Ils s’étaient rencontrés en novembre -ici même- lors d’une visite guidée. Il pleuvait comme aujourd’hui. Elle avait glissé et lui s’était empressé de l’aider à se relever. Un café proposé plus tard pour le remercier et la suite se déroulait comme dans un conte de fée.
Ils ne s’étaient pas quittés de la journée. Ils s'étaient revus le samedi d’après et depuis, elle se sentait légère et libre comme l’air ce jour-là !
Il lui avait pourtant donné rendez-vous au même endroit, à neuf heures précises pour profiter de la journée. 
Elle va partir lorsque deux bras la poussent en avant… son sac tombe, la chute est brutale, le voleur court déjà.
Elle peine à se relever lorsqu’une force étrange la cloue au sol.
Il est là courant après l’intrus. Son héros revient d’un pas assuré, l’aidant à se relever.
Il lui tend son parapluie rouge et son sac :
— comme l’autre fois, plus de peur que de mal ! Tu m’offres un café au bistrot du coin ? Rouge de plaisir, elle chuchote : — oui mais j’ai surtout besoin d’un bon bain, tu te souviens… 

Treize heures. Elle regardait tomber la pluie par la fenêtre, puis plus rien. Elle sort de sa baignoire.

La porte s'ouvre. 
— T'es déjà rentrée, chérie ? Il me semblait que ce mois, tu travaillais comme guide toute la journée du samedi ?
— Non, finalement la visite a été annulée.

Son parapluie rouge égoutte sur le tapis de bain, son sac est là près d’elle. Aurait-elle rêvé ?  
Samedi prochain, c’est sûr, elle se rendra avant neuf heures au pied de l’Arc de Triomphe. Qui sait, le conte de Noël continuera peut-être... 

27 nov. 2023

179e Devoir de Lakevio du Goût lundi 27 novembre 2023

 Proposition : Devoir de Lakevio du goût 
 
M. le goût des autres indique pour cette semaine : " Cette toile de Richard Tuschman me fait penser à Hopper. Une histoire probablement mal partie et tout de même partie mais pour mal finir… Lui aussi a peint des portes beaucoup de portes, d’escaliers et de gens qui attendent ou regrettent. Mais vous ? Raconteriez-vous une histoire qui comme l’a écrit « Patriiiick !!! » ? Cela commencerait par : « Vous habitez près d’ici ? Lui avais-je demandé. » Et qui finirait par : « Mais cet épisode était de peu d’importance dans le monde si dur et si incompréhensible où nous vivions depuis quelque temps. » Oui, comme ça ce serait chouette pour un lundi d’automne. "
 

La force d'aimer
 

   Elle :

Vous habitez près d’ici ?

lui avais-je demandé…

Je le croisais chaque jour

il avait suffi d’un rien

Pour suivre le photographe

dont je m'étais entichée.

 

L’instant contraint

où l’homme a posé l’appareil ;

Sur les draps froissés de l’instant

la femme en robe rouge attend ;

Le doux répit :

La créativité s’invente.

 

Certains de vous pourraient penser :

L’humilité ?

Ces mains ! Souveraines pour elle ?

Elle a sa place à le servir

dans un partage d’aventure !

Déconcertés ?

 

Leurs deux enfants sont au collège

tandis qu’eux se laissent porter

par l’infini

du quotidien ;

L’amour chaleureux de la femme

Pour élargir l’œuvre de l’homme.

 

 Ils vivent, vivront tant de choses

ces bienheureux !

L’album des souvenirs s’emplit

des facettes de l’objectif !

L’inexplicable

complicité qui les unit.

 

Ces mains douces qui la capturent

cette empathie

qu’elle a pour lui ;

Son homme adore les défis

elle voyage à ses côtés

dans l’art de la photographie.

 Lui :

Ô chère muse

J’immortalise ta beauté !

Je te découvre, t’ensoleille

de mes baisers, de mille vues

dans cette chambre

où nous nous sommes tant aimés.

 

Elle est partie au bout du ciel !

Mes larmes coulent... « d’importance

dans ce monde si dur, compréhensible

où nous vivions

depuis quelque temps. »

Mon cœur brisé.

 
Merci à vous qui passez !  Merci pour votre commentaire.
... et si vous aviez le temps d'écouter cette chanson d’Ed Sheeran : version française par Sara'h Cover, clic sur : Photograph

6 nov. 2023

176e Devoir de Lakevio du Goût lundi 6 novembre 2023

 
M. le goût des autres indique pour cette semaine : "Après Anne-Françoise Coulomy et ses portes dont on se demande toujours où elles mènent ou ce qu'elles cachent, voici Fernando Saenz Perdrosa et ses attentes d’un train qui mènera je ne sais où pour rejoindre je ne sais quoi ou échapper à je ne sais qui. C’est toute l’histoire de « Le je ne sais quoi et le presque rien ». A vous, et à moi, de jouer d’ici lundi…"
 

Lundi 3 septembre 1979 - Gare de Lyon-Perrache, 6h30 du matin : c’est la reprise professionnelle pour une majorité de français.
L’époux de Francine l’a déposée à 6h. Elle attend l’arrivée du train à destination de Lille avec une correspondance à Paris. Francine fait les cent pas au milieu d’une foule fourmillante à laquelle elle n’est pas habituée, elle qui a si peu voyagé sur les rails de France. Elle se rend à Lille pour suivre un stage de formation dans sa nouvelle entreprise. Ce matin, lorsqu’elle a quitté la banlieue lyonnaise, une brume enveloppait bizarrement la ville après les dernières pluies du week-end, lui collant à la peau. L’automne est précoce cette année, il fait froid et humide. 

Elle remarque son reflet dans une vitre et sourit à l’évocation d’une autre silhouette, des années plus tôt lorsqu’elle avait pris le train pour la première fois, en gare de Villefranche :
[30 juin 1967 : Francine a 18 ans, elle se revoit sur le quai où personne ne l’accompagne ni ne l’attend. C’est son premier voyage en train. Elle scrute un lampadaire blafard tandis que le train arrive en provenance de Lyon-Perrache. Elle rejoint un rassemblement de milliers de jeunes pour le quarantième anniversaire de la JOC à Paris.
Lors du retour début juillet, le train était bondé, elle avait patienté longuement debout, puis ayant trouvé une place assise dans le wagon de ses copains de Grenoble, elle s’était endormie. Le contrôleur l’avait réveillée après la fermeture des portes du train à Lyon-Perrache en direction de Grenoble. Elle avait démontré sa bonne foi auprès du contrôleur qui l’avait écoutée avec un je ne sais quoi de bonhomie et de courtoisie. Ses copains et lui étaient bien embêtés pour elle. 
Lors du prochain arrêt, le contrôleur appellerait les voisins de ses parents, ces derniers ne possédant pas le téléphone à cette époque. Le supplément serait à régler pour le voyage de Villefranche à Grenoble puis celui de Grenoble à Villefranche.
Son père qui était déjà parti à la gare, l’avait attendue longtemps, très inquiet de ne pas la retrouver à l’heure présumée d'arrivée...
Après ces péripéties, Francine n’avait jamais repris le train.]

Francine est trentenaire. Aujourd’hui, elle prend souvent les transports en commun. Elle n’a pas hésité à demander son chemin à d’autres voyageurs dans les dédales de la gare... Plus tard, à Paris, il règnera "un je ne sais quoi de … où comment se rendre à la gare du nord…". Elle obtiendra les informations auprès de la foule parisienne et prendra le bon métro. Ce voyage est propice à l’évasion, à la connaissance des lieux, pense-t-elle.

En juillet, elle avait quitté son précédent emploi sur un coup de tête, démissionnant du jour au lendemain. Elle ne pouvait plus se plier aux exigences du nouveau directeur de l’entreprise -le troisième en dix ans-, subissant à chaque fois les impératifs du nouveau dirigeant.
Dix jours après, elle retrouvait du travail.

Le siège étant situé à Lille, elle monte une semaine en formation. Ce déplacement lui fera le plus grand bien.

Dans le wagon, elle trouve aisément sa place. Le train est bondé. Une phrase tourne en boucle dans sa tête : "Serai-je à la hauteur de ce poste ? Donnerai-je satisfaction pendant ma formation et ma période d’essai" ?
Elle aura des responsabilités car son nouveau patron sera souvent à Lille et ne descendra à Lyon que deux jours par semaine. Mais elle a confiance car il lui fait confiance.

Durant le trajet, elle a ouvert son sac de voyage, sorti deux livres, lu ce poème de Victor Hugo : « Aux Arbres » (Les Contemplations) et quelques pages du second : « Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien, tome 1 : La manière et l'occasion » de Vladimir Jankélévitch ; elle fait sienne cette expression qui lui convient parfaitement.

Elle part pour apprendre, vivre une belle aventure professionnelle. Elle -si timide et réservée auparavant- sait qu’elle a pris la bonne décision, elle part ravie de commencer ce nouveau job. Sois sérieuse et authentique, se dit-elle.

4 jours après, dans le train de retour… il y a dans l’air comme un je ne sais quoi de joie et de fulgurance, avec tous ces petits riens éclosant par ci, par là... qui formeront un grand tout dans sa manière d’aller à la rencontre des autres, de s’adapter, de rester curieuse, d’apprendre et d’aimer servir fidèlement l’entreprise et les clients.
 
Aujourd'hui, Francine se remémore cette saveur des départs et des retours, elle entend encore la sonorité des roues sur les rails, de ces paysages arborés -jamais les mêmes- défilant sous ses yeux et l'emportant vers une singulière aventure.

Quelle belle histoire de vie vécue au sein de cette société pendant trente ans ! À présent, Francine goûte chaque instant d’une joyeuse retraite, avec ces "je ne sais quoi et presque riens"… illuminant son quotidien.

2 oct. 2023

173e devoir de Lakevio du goût lundi 2 octobre 2023

    Proposition de monsieur le goût : Ça fait quatre ans que je vous propose à peu près chaque semaine un « Devoir de Lakevio du Goût ». Si vous n’en avez pas marre, voici le 173ème devoir. Cette toile d’Émile Friant arrive un certain nombre de devoirs et plus de deux cents semaines après le premier devoir que je vous ai proposé. En attendant lundi, je suis sûr que vous allez vous précipiter sur vos claviers, rêvant des rentrées qui étaient d’antan et du mois d’octobre pour dire à quoi vous fait penser cette peinture dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas enthousiasmante… Mais bon, vous vous direz, comme le héros de « 2001, a space Odyssey » d’Arthur C. Clarke « Bah… J’aurai bien une idée… » À lundi.
Du noir et blanc coulant au centre de cette toile d’Émile Friant… réminiscences d’un film ancien ? Sur le mur, on visualise l’opacité des deux silhouettes. On remarque les chevelures et les habits de couleur noire. L’homme fixe avec constance la femme indifférente à ses regards appuyés ! Cacherait-elle son émoi ? Leurs mains enlacées en disent long sur la légèreté et l’originalité de cette œuvre.
Passant de l’autre côté du miroir, je vois "un homme" (il s’appelle Jean), "une femme" (elle s’appelle Marie). Ils tomberont amoureux l’un de l’autre, tels les acteurs de ce film de Claude Lelouch en 1966 : « Un homme et une femme ».
Les amoureux se transposent parfaitement dans le célèbre tableau peint par Émile Friant en 1888 : la femme évite le regard de l’homme ; l’on ressent toutefois l’attirance de l’un envers l’autre.

Toi, moi, dans la clarté de l’ombre
 
Samedi 12 août 1972, quartier de Montmartre : toi, moi, amoureux transis, nos corps blottis durant huit jours, huit nuits, transportés au cœur d’un bonheur enflammé dans la magie d’une chambre d’hôtel. D'un même élan, vibrant au diapason de l’autre, nous oublions nos vies respectives -toi habitant Paris, moi Lyon-.
 
Samedi 5 août (8 jours avant) : j’assiste au mariage de ma cousine parisienne. Il suffit de croiser un jeune homme au costume noir, trois pièces, très chic ; il a suffi d’être placés à la même table, de converser sympathiquement, toi plein d'humour ; il a suffi d’une danse, de la puissance d’un regard, d’un frôlement, pour que nous soyons "foudroyés".
 
Le couturier Yves Saint Laurent a dit : « Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l’homme qu’elle aime… ».
 
Toi, moi dans ma robe du soir seyante et noire, lors de cette soirée inoubliable. Nous avons dansé jusqu’au bout de la nuit ; tes mains, tes bras, ta joue, ton parfum… m’envoûtaient infiniment.
 
Dans la fraîcheur de l’aube naissante, un premier baiser puis l’embrasement d’une étreinte. Le charme opérait tandis que la grâce fleurirait une multitude d’heures insouciantes et voluptueuses.
 
Dimanche 13 août 1972, gare de Lyon : le romantisme a disparu, il est si dur de nous quitter. Nos yeux brillent d’un éclat douloureux. Le train s’approche. Déchirement. Le bref enlacement et nous sommes séparés.
 
Le train roule, le quai se vide, je te cherche, tu n’es plus là.
 
Gorge serrée. Cœur brisé. Des larmes coulent sur mes joues. Temps suspendu.
 
Une main tend un mouchoir... la douceur d’un doigt essuie délicatement mon visage :
— Tu pensais vraiment que je te laisserais partir loin de moi ? Je t’aime, Marie. Tu es la femme de ma vie !
 
Quelques décennies plus tard, automne 2023 :
— Ton rire, ton humour, tes yeux rieurs… Jean, tu es l’homme de ma vie !

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