Proposition de
monsieur le goût : Ça fait quatre ans que je vous propose à peu près chaque
semaine un « Devoir de Lakevio du Goût ». Si vous n’en avez pas marre, voici le
173ème devoir. Cette toile d’Émile Friant arrive un certain nombre de devoirs
et plus de deux cents semaines après le premier devoir que je vous ai proposé.
En attendant lundi, je suis sûr que vous allez vous précipiter sur vos
claviers, rêvant des rentrées qui étaient d’antan et du mois d’octobre pour
dire à quoi vous fait penser cette peinture dont le moins qu’on puisse dire est
qu’elle n’est pas enthousiasmante… Mais bon, vous vous direz, comme le héros de
« 2001, a space Odyssey » d’Arthur C. Clarke « Bah… J’aurai bien une idée… » À
lundi.
Du noir et blanc coulant
au centre de cette toile d’Émile Friant… réminiscences d’un film ancien ? Sur le mur, on visualise
l’opacité des deux silhouettes. On remarque les chevelures et les habits de
couleur noire. L’homme fixe avec constance la femme indifférente à ses
regards appuyés ! Cacherait-elle son émoi ? Leurs mains enlacées en
disent long sur la légèreté et l’originalité de cette œuvre.
Passant de l’autre
côté du miroir, je vois "un homme" (il s’appelle Jean), "une
femme" (elle s’appelle Marie). Ils tomberont amoureux l’un de l’autre,
tels les acteurs de ce film de Claude Lelouch en 1966 : « Un homme et
une femme ».
Les amoureux se transposent parfaitement dans le
célèbre tableau peint par Émile Friant en 1888 : la femme évite le regard
de l’homme ; l’on ressent toutefois l’attirance de l’un envers l’autre.
Toi, moi, dans la
clarté de l’ombre
Samedi 12 août 1972,
quartier de Montmartre :
toi, moi, amoureux transis, nos corps blottis durant huit jours, huit nuits,
transportés au cœur d’un bonheur enflammé dans la magie d’une chambre d’hôtel. D'un
même élan, vibrant au diapason de l’autre, nous oublions nos vies respectives -toi habitant
Paris, moi Lyon-.
Samedi 5 août (8 jours avant) : j’assiste au
mariage de ma cousine parisienne. Il suffit de croiser un jeune homme au
costume noir, trois pièces, très chic ; il a suffi d’être placés à la même
table, de converser sympathiquement, toi plein d'humour ; il a suffi d’une danse, de la
puissance d’un regard, d’un frôlement, pour que nous soyons "foudroyés".
Le couturier Yves
Saint Laurent a dit : « Le plus beau vêtement qui puisse habiller une
femme, ce sont les bras de l’homme qu’elle aime… ».
Toi, moi dans ma
robe du soir seyante et noire, lors de cette soirée inoubliable. Nous avons
dansé jusqu’au bout de la nuit ; tes mains, tes bras, ta joue, ton parfum…
m’envoûtaient infiniment.
Dans la fraîcheur
de l’aube naissante, un premier baiser puis l’embrasement d’une étreinte. Le charme
opérait tandis que la grâce fleurirait une multitude d’heures insouciantes et
voluptueuses.
Dimanche 13 août
1972, gare de Lyon : le
romantisme a disparu, il est si dur de nous quitter. Nos yeux brillent d’un éclat
douloureux. Le train s’approche. Déchirement.
Le bref enlacement et nous sommes séparés.
Le train roule, le
quai se vide, je te cherche, tu n’es plus là.
Gorge serrée. Cœur
brisé. Des larmes coulent sur mes joues. Temps suspendu.
Une main tend un
mouchoir... la douceur d’un
doigt essuie délicatement mon visage :
— Tu pensais
vraiment que je te laisserais partir loin de moi ? Je t’aime, Marie. Tu es
la femme de ma vie !
Quelques décennies
plus tard, automne 2023 :
— Ton rire, ton
humour, tes yeux rieurs… Jean, tu es l’homme de ma vie !
c'est le résumé du film romantique: rencontre coup de foudre et amour éternel :-)
RépondreSupprimerCoucou Adrienne, je t'avais répondu cet après-midi mais le commentaire n'est pas publié...? Merci à toi, bonne continuation et douce soirée, bisous.
RépondreSupprimerOh mais que c'est beau ! tu m'as fait pleurer et j'ai terminé ton texte avec un grand sourire !
RépondreSupprimerC'est ton histoire ?
Bisous.
Coucou, la réalité n'est pas loin mais chut ... merci chère Praline, douce soirée, gros bisous, à bientôt.
RépondreSupprimerChère Emma
RépondreSupprimerTa Marie et ma Jeanne se ressemblent, mais seulement en apparence... Elles sont à l'opposé l'une de l'autre mais chacune est attachante
Chère Gwen, heureuse de ta visite chez moi ; merci pour ces partages mutuels.
SupprimerOui, ta Jeanne est à l'opposé de Marie et nous en apprécions la différence.
Bisous du jeudi, à bientôt.