19 déc. 2012

COUP DE FOUDRE ENJÔLEUR



 Flânerie, Décines, décembre 2012.

L'espace enivrait l'élan de mes yeux,
Le soleil se cachait dans l'éther cotonneux…
S’appropriant mon ombre, il escortait mes pas ; 

Le Corbeau patriarche, en ce matin d’automne,
Sur un fil, haut perché, protégeait d’un œil noir
Ses petits... affamés.  

Il tint auprès des siens, ces propos détestables : 

— Guignez la Demoiselle en sa robe de Noces,
Altière, elle folâtre, on lui semble Étrangers !
Voit-elle notre Équipe avec son Savoir-faire ?
Rejoignons la mignonne, il ne faut point attendre,
Subtilisons ces grains qu’elle retient du bec ! 

La coquette chantait et sa gorge rieuse
Frémissait de plaisir sur les sillons fertiles… 

Voyant cette cohorte, un doux cœur frissonna ;
Voilà que l’amoureux, vaillamment, les surprit !
Lorsque chuta du bec l’Unique nourriture
Tous les coquins gloutons, croassèrent joyeux,
Croquant de l’insipide au bouquet défleuri !

Le couple parada d’un bref froissement d’ailes,
D’un soyeux roucoulis, s’enfuit au champ voisin. 

Lequel fut plus malin ? Le grand ? Le plus petit ?
Le plus intelligent sauva sa tourterelle. 

En vis-à-vis flatteur, l’astre me poursuivait,
Ensorcelant ma vue, il éclairait le ciel ! 

L’air pur de la campagne enjôlait mes narines,
J’oubliais la fumée à fleur de cheminée
Ces brumes du matin revêtant la nature,
Je longeais le sentier avec légèreté
Pensant à vous, mon être jubilait !



 

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