19 déc. 2012

NUIT DE MÉTAPHORES


L’afflux de mots coule dans la nuit blanche,
Ton sommeil avisé sort de son lit douillet,
Qu’y a-t-il dans le chapeau de l’insomnie ?
La coulée automnale a besoin d’une lampe,
L’enchanteur, malin, te guide vers l’aurore ! 

La lune brille en songes langoureux,
L’avenue est déserte et glacée
La brume trotte sur les toits ;
Unie au cadencement des secondes
Tu saisis le flambeau du temps. 

Tu presses la table de l’énergie divine,
Ton esprit s’emplit d’un souffle vital ;
La fraîcheur étreint ta nudité,
Rejoins le moelleux de tes draps
Où la chaleur d’un corps t’attend. 

L’amant sera-t-il ce feuillet
Inondant le sel de tes rêves ?
La porte tressaille de ce va-et-vient,
Le parquet suit tes pas légers,
Trouveras-tu le chemin du repos ? 

Ta nuque souffre d’un baiser,
Un doigt de velours franchit ta lèvre,
Le désir sertit l’onde jaillissante
Ouvrant un passage aux délices
Du canal de l’écriture. 

 Marie-France Moriaux


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