Rêverie
Samedi matin, six février deux mille vingt et un… volets ouverts, la maison baigne dans la pénombre. Sortant dans le jardin, tu remarques l’horizon vêtu de rose, peignant l’infini d’une langueur de feu. L’intensité de l’espace pourrait t’oppresser, pourtant, tu ne fuis pas, méditant sur l’harmonie des jours précédents. Tu relèves la gravité de la sphère évoquant la finitude. L’éther plane, où ne s’attardera point l’heure désolée. Une main d’ébène imprègne le ciel puis s’éloigne vers le nord. Scrutant la voûte, ta vue effleure le Crayon de la Part-Dieu, couronné d’un manteau fauve...
Entends-tu jaser les moineaux ? Admire les inséparables se bécotant sur la branche ; ils ne perdent aucune miette de ton langage et reprennent tour à tour : « coquet ? coquin ? bonjour, bonjour les cocos ! » ; leurs vocalises n’expriment aucune frayeur !
Tu captures ce tableau enchanteur, percevant le souffle inattendu des poussières sahariennes. Ton esprit s’envole… te voici touareg, foulant ces dunes mauresques, soulevé(e) par des sables dorés. Tu t’emplis de la somptuosité du paysage, bercé(e) par le blues du désert, baignant dans la vivance de la plénitude. Ô grâce ! Ô volupté !
Sens-tu ces gouttes de pluie sur ton visage ? tu découvres la chaise blanche constellée de taches orangées chutant de l’air tiède.
Bientôt midi. Le firmament s’éclaire d’un gris laiteux couleur de givre. Ce soir et demain, s’agiteront des larmes froides sur les particules suspendues, pleurant l'inexorable dépression du monde.
Sirocco ! lorsque s’alarment les peureux, se ravissent les êtres émerveillés par l'étrangeté de tes grains fougueux. Orient ! je m’extasie, en savourant un thé aux fleurs de menthe, réinventant l’arôme captivant de tes splendeurs.
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