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24.12.20

POÉSIE CLASSIQUE - FORMES FIXES :

Portrait d’un cœur aimant

I

Rencontre

La porte s’est ouverte, il m’attendait, rieur
La clarté de ses yeux brilla dans ma prunelle,
Le clocher de saint Jean veillait en sentinelle
Baignant dans un halo, l’auvent supérieur.

Le réputé Salon vibrait sous les tentures,
Je suis venue heureuse, auprès de lui, m’asseoir ;
Légère, sa présence auréolait le soir,
Mon cœur se ravissait des sublimes lectures.

Il monta sur la scène, un feuillet dans la main,
Distingué, le ton sobre, il remplissait l’espace ;
Son imposant savoir comblait le temps qui passe
À mon âme, il offrait des roses pour demain.

D'une voix claire et douce, avec délicatesse
Il déclamait l’amour, rimant sans biaiser ;
Les soupirs du poème avaient goût de baiser
Poignant, le dernier vers, expirait de tristesse.

II
Amitié

Je lis ta lettre ouverte au couchant d’un ciel gris
Dont la douce promesse est ma seule compagne ;

Le rythme délicat du sonnet s’accompagne
Des lueurs de l’hiver m’éclairant de ses ris.

Esseulé, tu parcours les châteaux de la Loire,
Tu peindras la Sologne admirant son abord ;

Tu contemples ce parc des jardins de Chambord
Puisant l’essence même en cette forêt noire.

La crainte sous ta plume implore un devenir

Lorsque l’espoir scintille au feu d’une chandelle ;

Les jours tristes, la joie exprimera, fidèle,
Notre amitié durable à fleur du souvenir.

III
Départ

La nuit dénoue un songe épris de l’indolence,

Je veille ton visage où ton regard blêmit ; 

Ta lèvre qui chuchote, en sa douleur, frémit,

Sur ta joue un sanglot réprime le silence.

Le firmament te sied d’un éclat solennel,

Tu rejoins ton Étoile et s’élève ton âme ;

L’astre d’or parachève au secret d’une flamme

La beauté virginale où te ceint l’Éternel.

IV
Réminiscence 

L’aiguillon du poète avive encor la rose,
Qu’importe la poussière habillant le tombeau ;
Ton souffle qui m’étreint me brûle d’un flambeau

Quand tes soupirs glacés bouleversent ma prose.

10 quatrains en vers classiques

∆∆◊∆∆ 


Semailles

Levé bien avant l’aube, au creux des froids hivers,

L’homme enjoué, songeait, en son cœur solitaire ;

Il aimait vivre ici, demeurait tributaire

De l’ensemencement peuplant son univers.

 

Il goûtait le bonheur de façonner la terre,

La taille avançait vite au gré des cieux couverts ;

Il s’amusait de voir s’ébattre les colverts

Et s’accordait parfois ce répit salutaire.

 

Il veillait les sillons débordant des chemins

Puis, contemplant les ceps, humait la capucine ;

Il reviendrait bientôt soigner chaque racine ;

Les éclats du soleil soupiraient sur ses mains.

 

Le crépuscule rouge étreignait les collines,

Le bienveillant rêvait de ces beaux lendemains

Lorsque l’espoir subsiste et porte les humains ;

L’été béni des dieux couronnerait ses vignes !

Quatre quatrains

∆∆◊∆∆ 

 

Les Voyageurs du Monde

L’humidité de l’air monte des profondeurs

Ainsi que la résine exhalant de la sente ;

Un soleil pale étreint l’immensité glaçante 

Quand l’horizon rougeoie, irisé de splendeurs.

 

Des arômes fleuris gouttent des conifères

Enlacés par la mousse et la défeuillaison ;

De multiples couleurs s’égayent à foison,

Le règne végétal sème ses florifères.

 

Le friselis des cieux perle dans le ruisseau

Lorsque le clair-obscur orne ce gribouillage ;

La voix du rossignol célèbre le feuillage

Où sifflote un babil au creux de l’arbrisseau.

 

L’ineffable pastel se couronne d’étoiles

Infiniment drapé de ces envols touchants ;

Voici que l’arabesque ébauchera nos chants

Dont l’enivrante chute auréole mes toiles.

Quatre quatrains

∆∆◊∆∆ 


Premier mai

Entendez-vous voler la grive
Au creux des splendeurs ?
La terre se baigne d’eau vive
Dans ses profondeurs.

Ô sentiers, jardins, bois et rues,
Nous ferons le guet
De ces clochettes apparues !
Voici le muguet !

Pour en aimer la grâce exquise
Il suffit d’un brin !
Recevez-le, chère promise,
Dans un bel écrin !

En cette lutte printanière
Symbole éclatant !
Portez-le donc en boutonnière
Vite, on vous attend !

Rejoignez, dignes, le cortège
Quittez le bercail !
Gardez raison et privilège
« Fêtez le travail ! »

Mini-Nombre d'Or baudelairien

∆∆◊∆∆


Souveraine Moralité

Le soldat porte un scapulaire

Où suinte un sang rouge corail,

Les bras croisés sur l’attirail

Il fixe la clarté stellaire.

 

Dans un salut protocolaire

Le noble meurt sous le vitrail,   

Le prince a quitté le sérail

Rejoignant l’ombre tumulaire.

 

D’une face patibulaire

L’assassin sort du soupirail,

Le bouffon cintre son poitrail         

Au nouveau sire, il devra plaire.

 

Mais le pouvoir fallacieux

Écartera l’officieux 

Qui se vanta du coup funeste.

 

Sale besogne Ô fossoyeur !

Que succombe le pourvoyeur

Réécrivant le palimpseste.

 

Rien ne profite au courtisan

Qui fut frappé du même ceste !

Ainsi mourut vil partisan !

Sesquisonnet

 ∆∆◊∆∆ 


Le Chant de nos Printemps

 

À l’ombre du jardin, le trouvère grisé

Chante une sérénade en charmeur aiguisé ;

La rose, le jasmin, l’œillet vermeil rosé

S’enflamment de l’effluve ainsi poétisé ;

Silène, réséda, le trèfle à quatre feuilles

S’emperlent sur l’arceau de flambants chèvrefeuilles,

L’amant clame sa fougue : — Ô belle, que tu veuilles

Et mon plaisir abonde, où que tu le défeuilles !

 

La fiancée heureuse a  mis ses beaux atours,

Languissant de l’élu qui prône son discours

Pour faire sa demande avec des mots velours,

Il égaye sa douce au jeu des calembours !

L’étincelante rime ajoute une caresse

À celle dont le cœur se pénètre d’ivresse,

Le conteur lui rend grâce et le désir progresse

Pâmant la dulcinée à fleur de sa tendresse.

 

Tel un scintillement, l’esprit de l’amoureux

Coule comme du miel, d’un rythme savoureux,

Un oiseau lui répond d’un trille langoureux,

Le délice dénoue un songe vaporeux.

— Te souviens-tu chéri de nos jeunes années ?

Le printemps brille encor sur nos peaux satinées,

Les amours de l’hiver soupirent, couronnées

Par ces rires d’enfants marquant nos destinées.

Reverdie

 

La Reverdie : forme poétique du moyen-âge, chanson de trouvère-poète, célébrant le retour du printemps et la verve amoureuse d’une belle, et de son soupirant ; poème constitué de trois strophes de 8 vers, suivant le rythme : 1ère strophe : AAAA/BBBB comportant 2 rimes alternées : rimes féminines (F) et masculines (M), soit rimes : MMMM/FFFF -- 2e strophe : CCCC/DDDD rimes : MMMM/FFFF -- 3e strophe : EEEE/FFFF rimes : MMMMFFFF

∆∆◊∆∆ 


Les sans-logis

Le sans-abri, quand il te tend la main,

Peut être toi, moi, vous ! Sait-on demain ?

Sa triste vie avivée à la flamme

D’un cœur aimant s’adoucira, belle âme.

Alors souris, ne te détourne pas.

L’a-t-il choisi, ce chemin sous ses pas ?

Sans crainte aucune, apporte-lui ton aide,

Sa soif d’amour est la source qui plaide.

 

Comme une plainte au creux de ses hivers,

L’homme a froid, faim, en ce triste univers.

Doit-on rester indifférent au monde

De l’autre ? à l’heure où dans la mort immonde

Meurent des gens ! Apporte ton soutien

À l’inconnu qui pleure et qui est tien !

Dans une larme, essuie un cœur de pierre ;

Aux sombres jours invite la lumière ;

Sois généreux ! Du fardeau des douleurs

Chasse la peine, éloigne les malheurs ;

Pour chaque frère, un toit, la confiance,

Force d’amour, la paix en abondance,

Du pain pour tous, partage et charité.

C’est ainsi que grandit l’humanité !

Élégie

 

L’Élégie (elegia - poésie gréco-latine, nom féminin), est un poème lyrique ; les vers expriment le thème de la mélancolie, la souffrance des hommes, la séparation, l’exil, la nature… Ils sont  composés de distiques (2 vers). Ce poème -dont le destinataire est indiqué dans le titre- est écrit en décasyllabes (10 syllabes : 4/6) avec alternance des rimes suivies, masculines et féminines ainsi qu’entre les strophes ; 1ère strophe 8 vers – 2e strophe 14 vers.

 ∆∆◊∆∆ 


Bel Âge

Ton regard pailleté vibre d’azur satin,

Tu contemples ta sœur qui baigne dans ses rêves

Et vois l’onde câline auréolant son teint ;

Sa grâce nous recouvre en ses joyeuses trêves,

La tendresse foisonne aux soleils du matin.

 

Son être suspendu navigue sur des grèves

Où frissonne un soupir éclaboussant l’arceau ;

Béat, ton frère songe et ces minutes brèves

Cisèleront nos yeux penchés sur le berceau.

 

Mes chers petits, l’heureuse enfance fuit, trépasse,

Notre immuable amour vous sertit de son sceau ;

Vos chants dans la maison poétisent l’espace.

 

Chaque jour bénira votre allègre destin,

Vivons l’essentiel car le temps nous dépasse !

Ta prunelle pétille, à fleur d’azur satin.

Gérardine

 ∆◊∆


Hommage à Jean-Jacques Bloch

Le temps voluptueux t’enserre de ses bras,

Il transperce ton cœur de la flèche de l’âge
Et le désir enlace un frisson d’apparat ;
Tu rêvais d’un soleil, il t’a conquis, volage,
Cette réminiscence, ainsi, l’on vénéra.

Un vertige me frôle, une ombre sur la page
Dévoile son effluve, Ô souffle intemporel !
Sa lumière m’invite en son bel attelage
Alors que jaillit, chaste, un feu surnaturel.

Des sonnets de l’amour fulgurent tant d’alarmes,
Quand je serai moins jeune, a dit le Ménestrel,
Les rubis de l’automne empourpreront vos larmes.

Les sanglots de l’été glissèrent sur tes draps,
Le violon des vers vibre encor de ses charmes.

Je célèbre ta force en de mystiques bras.

Gérardine

 

LA GÉRARDINE : Forme créée par M. Gérard LAGLENNE : ce poème, un « Quinzain décroissant » est constitué de 15 vers soit : 1 quintil + 1 quatrain + 1 tercet + 1 distique + le vers refrain (formé du premier vers de la première strophe) ; il s’écrit en alexandrins (12 pieds), selon le schéma ci-après :

A* BABA / BCBC / DCD / AD / A*

F* MFMF / MFMF / MFM / FM / F*

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Le Peintre d’Absolu

Le rêveur d’absolu peindra la quintessence 

Perfection d’esthète, il aime la beauté !

La toile sur le mur, s’offre, magnificence,
L’océan lumineux cueille l’évanescence !
Dans ta main, le pinceau goûte l’infinité ;
L’ondoiement qui se forme insuffle sa naissance
Lorsque l’œuvre transpose une complicité.

Le rêveur d’absolu peindra la quintessence   

L’artiste s’abandonne au ciel de volupté,

Un effluve divin trace l’intime essence
Surnaturelle, vive et sans déliquescence !
Entre tes doigts, s’épand la douce autorité
De l’ange qui t’instruit, poignant de vérité ;
Délices de l’amour, cette grâce t’encense,

Le voile du linceul se teinte d’innocence
Tandis que se déverse une heureuse clarté.

Nombre d'Or

 ∆◊∆

 

Constellation

Sur l’autel de ton cœur resplendit ta promise

 

Mon âme devint braise au feu de l’unité,               

Un cri d’amour fusa, flambeau sous ta chemise,

Au fulgurant sommet de l’enjeu, pas de mise !

Je tremble de plaisir, est-ce divinité ?

Je serai l’étincelle, une flamme permise

Telle éclatante rose à fleur de nudité.

 

Sur l’autel de ton cœur resplendit ta promise

 

Sous tes baisers ardents, me sied l’éternité,

Brûlante sur ma peau, ta main douce fut mise,

Que s’enivre ma chair, je serai l’insoumise !

La troublante harmonie offre  l’impunité,

L’Éden brille sans fin, criant de vérité ;

Aux rouets de l’extase et par son entremise

L’amoureux boit la coupe à fleur de la Tamise,

Les étoiles du ciel criblent l’intimité.

Nombre d'Or

 

Le seizain nombre d’or est constitué de 16 vers, cette forme a été lancée en 1994, par M. Jean-Jacques Bloch ; elle peut s’appliquer à toutes les expressions. Le seizain peut être réalisé en alexandrins ou tout autre mètre, dont voici le schéma :

A – BAABAB – A – BAABBAAB soit 9 rimes A et 7 rimes B – si A est masculin, B sera féminine et ainsi de suite…

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Autre forme de Nombre d'or

Voyage d’hiver sous les feuillages

 Hommage à Franz Schubert

 

  13813813813813813813

 

Le mélomane se trouble, épris d’apesanteur

Tandis que l’étreint le prologue ;

Le jaillissement du lied rompt le timbre enchanteur.

Profonds soupirs du monologue,

Les sommets du désespoir saisissent le chanteur

Qui s’émeut du fier catalogue.

Les notes, croches d’adieu se tressent de lenteur

Invitant le musicologue

À poursuivre le voyage au gré d’une senteur.

Que reprenne le dialogue,

Le poids des souvenirs sourd de l’opus tourmenteur

Jusqu’au solennel épilogue !

L’amour guette le salut d’un souffle rédempteur.

 
                  126126126126126
 

Des larmes sur la neige ont transpercé la terre

Où fond l’âcre baiser

De cette folle errance inondant le parterre

Sans pouvoir s’apaiser.

L’œuvre sublime sombre en sa mélancolie

Jusqu’au déchirement.

Cette lueur trompeuse est-elle parhélie ? :

La chute, assurément !

 
8585858585858
 

L’archet glisse égrenant l’arpège

Du verbe chantant ;

Ô belle octave, me trompai-je ?

Ou gémit ce temps ?

L’assonance univoque allège

Le rythme haletant ;

Sol, si, ré - mi, la ? : Florilège

De vers les flattant.

 La réplique tient du solfège

Que le méritant

Maître éloigne du sortilège

D’un vif contretemps

Scellant sa mort, dur privilège.

Nombre d’or constitué de : un treizain en 13/8 [7/6 + 8]  --  Un huitain en 12/6  --  un treizain en 8/5.

∆∆◊∆∆

 

L’écho des soupirs tendres

Le joyeux troubadour constelle de sa plume

La fièvre de sa main dont le feu se rallume ;

Dans l’heure solitaire où se tresse un écrin

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain. 

 

À ses côtés, la muse, écoute, vertueuse

La rime qui lui sied, par trop voluptueuse ;

La silhouette aimée entonne son refrain...

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain. 


Elle cambre son corps, sa courbe serpentine,

L’amant se lève et danse, étreignant Florentine ;

La belle s’alanguit d’un geste souverain

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain. 


D’une fougue brûlante, il effeuille la rose

Puis succombe vaincu, de même que sa prose ;

Lorsque le charme cède, avec le cœur serein

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain. 

 

Le poète l’implore : Ô ma mie ! Ô ma douce !

Souffrez que je me taise et parfois vous courrouce !

Si la beauté se fane instruisant le chagrin

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain. 

 

L’automne se déprend d’un sourire fugace

Quand le désir épouse un songe qui l’agace ;

L’immortelle mémoire insuffle avec entrain :

La puissance des mots fond, tel chant de l’airain.

Rime serpentine : la rime des 3e et 4e vers de chaque quatrain est semblable, de même le dernier vers du premier quatrain est repris comme dernier vers des quatrains suivants, tel un refrain.

∆∆◊∆∆ 


La FLORENTINE : Forme fixe moderne, créée par Madame Claudine Dubois-Bagni.

Musique pour Suzerain     [Version féminine]

Joyau serti dans son écrin 

Entoure l’âme                    D’espérance. 

T’amusera         mon ignorAnce

À l’imparfait                 de Mon crincrin…

Il poigne, cristal          de sOuffrance

Mon violon !              par fUlgurance   

Exacerbe ton cœur… un bRin ?

Je t’aime D'AMOUR, Suzerain ! 

∆◊∆ 


Peindre la Jouvencelle    [Version masculine]

Je t’écoute, violoncelle…

Et me grise                           D’infinité.

T’effeuiller,  fleur, douce beAuté

Ange ou démon             qui M’ensorcelle

Impudique, Ô                  frivOlité !   

Mendie en toute              impUnité…

Et moi, je peins !      l’or pur Ruisselle !

Je t’aime D'AMOUR, Jouvencelle ! 


La Florentine : forme fixe moderne, imaginée par la poétesse Madame Claudine Dubois Bagni, pour célébrer la Saint Valentin ou, plus simplement, l’amour ; cette forme comprend une version féminine et une version masculine. L'on peut composer une seule version.

La version « FÉMININE » s’écrit sur deux rimes, la première rime étant masculine, l’autre obligatoirement féminine. Il s’agit d’un distique séparé par un point d’un quintil, lui-même suivi d’un vers médaillé ; ces vers sont écrits en octosyllabes (pour figurer le nombre de lettres composant le prénom Valentin). Chaque vers doit obligatoirement commencer par un acrostiche formant l’expression : « JE T’AIME ».

Dans chacun des vers (le 1er mis à part), doivent également être mises « en relief » les lettres composant l’expression : « D’AMOUR » (si possible dans le dernier mot de chaque vers, au moins dans la seconde partie des octosyllabes, même s’il n’y a pas de césure de prévue).

Le vers médaillé reprendra les deux expressions, suivies du prénom choisi, masculin ou féminin… selon la personne à qui s’adresse l’auteur(e).

Dans la version « MASCULINE », la rime obligatoire devient féminine ; l’autre étant forcément masculine.

GRILLE :

Forme féminine (avec 1ère rime masculine A (Masculine) :

    A/B// B/A/B/B/A //A 

  (M/F// F/M/F/F/M //M)

Forme masculine : le « M » final (du vers médaillé) devient « F ».

   B/A// A/B/A/A/B //B

 (F/M// M/F/M/M/F //F)                         

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Bonheur de la Rencontre

L'essentiel c'est vous, chers amis d'unité,

Vous prodiguez la joie exprimant l’ouverture ;

Chaque vers qui s’inscrit coule en solennité

Au service du Verbe instruit par l'Écriture.

               

Vous prodiguez la joie exprimant l’ouverture

Tel un chant de partage empreint de dignité ;

Au service du Verbe instruit par l'Écriture

Les mots sont le bon pain de toute humanité.

 

Tel un chant de partage empreint de dignité

Des anges de lumière exhortent la droiture ;

Les mots sont le bon pain de toute humanité

Inventons-les sans cesse au fil de la mouture.

 

Des anges de lumière exhortent la droiture

D’un pur trésor d'amour, don de fraternité ;

Inventons-les sans cesse au fil de la mouture

Nos poèmes de cœur vierges de vanité.

 

D’un pur trésor d'amour, don de fraternité,

Nos frères, sœurs en marche œuvrent pour la culture ;

Nos poèmes de cœur vierges de vanité

Clamez l’appel vivant, l’histoire sans posture.

 

Nos frères, sœurs en marche œuvrent pour la culture

Dans l’accueil à tout autre, à son infinité ;

Clamez l’appel vivant, l’histoire sans posture

L'essentiel c'est vous, chers amis d'unité !

Pantoum

 

Le PANTOUM est constitué de 6 quatrains d’alexandrins (6/6). On peut également employer l’octosyllabe (8) ou le décasyllabe (10). Structure sur deux rimes croisées (une féminine, une masculine ou vice-versa : M/F), avec une suite de refrains dont chacun n'apparaît que deux fois. Chaque quatrain débute par une rime du même genre que celle qui finit le quatrain précédent.

Le 2e et 4e vers de chacun des quatrains servent de 1er et 3e vers au quatrain suivant ; dans le quatrain final, le 1er vers du poème est cité comme dernier vers ; ce dernier vers devra rimer avec le 3e vers du dernier quatrain.

Dans chaque strophe, deux idées se poursuivent simultanément au cours du poème : la première idée dans les deux premiers vers de chaque quatrain ; la seconde dans les deux vers suivants. Les deux sens devront être proches afin que ressorte une pensée conjointe dans la globalité du poème.

Le poème doit pouvoir se lire de HAUT EN BAS … et de BAS EN HAUT …  enjambement ou rejet interdits entre les vers, afin de permettre une parfaite lecture dans le sens inverse.

Jardin enchanteur

Dans le jardin, l’oiseau chantonne allègrement,

Le chat noir se faufile à travers le grillage...

La grand-mère s’assoit, contemple longuement ;

La maison se réveille et fuse un babillage.

 

Le chat noir se faufile à travers le grillage,

Imprudent, le pinson picore goulûment…

La maison se réveille et fuse un babillage ;

S’égrènent les senteurs d’un doux frémissement.

 

Imprudent, le pinson picore goulûment,

La pie, Ô la voleuse, insuffle un persifflage...

S’égrènent les senteurs d’un doux frémissement ;

Le pain d’épices cuit, l’enfant hume un sillage.

 

La pie, Ô la voleuse, insuffle un persifflage,

Madame tourterelle approche élégamment...

Le pain d’épices cuit, l’enfant hume un sillage ;

La rouge confiture inonde un doigt gourmand.

 

Madame tourterelle approche élégamment,

Vibre une roucoulade où frémit le feuillage...

La rouge confiture inonde un doigt gourmand ;

Le grand-père sourit, range son outillage.

 

Vibre une roucoulade où frémit le feuillage,

Le soleil transparaît, rayonne l’ondoiement…

Le grand-père sourit, range son outillage ;

Dans le jardin, l’oiseau chantonne allègrement.

6 quatrains – Alexandrins

 ∆◊∆

 

Autres modèles de PANTOUM

Les flèches du silence

Veillent les amours précieuses

Closes dans l’écrin de l’oubli.

Brillent deux ombres gracieuses

M’imprègne ton souffle embelli.

 

Closes dans l’écrin de l’oubli

Des perles filtrent du calice.

M’imprègne ton souffle embelli,

Coule un frisson, trône un délice.

 

Des perles filtrent du calice,

Tremble un désir enseveli.

Coule un frisson, trône un délice

Baigne ma joie au creux d’un pli.

 

Tremble un désir enseveli...

Fusera-t-il de l’eau dormante ?

Baigne ma joie au creux d’un pli

Je m’enivre dans la tourmente.

 

Fusera-t-il de l’eau dormante

Le sceptre du soleil vainqueur ?

Je m’enivre dans la tourmente

Éprise d’un soupir moqueur.

 

Le sceptre du soleil vainqueur

Boira-t-il à ce doux naufrage ?

Éprise d’un soupir moqueur

Je m’éloignerai du mirage.

 

Boira-t-il à ce doux naufrage ?

Le ruisseau cueille un souvenir.

Je m’éloignerai du mirage

Mon âme exhorte l’avenir !

 

Le ruisseau cueille un souvenir,

Pleurez, sources silencieuses !

Mon âme exhorte l’avenir !

Veillent les amours précieuses.

 8 quatrains - Octosyllabes 

 

Ils iront au ciel  …les amoureux…

Au creux du nid, s’émeut une hirondelle

Elle tressaille en son intimité.

La feuille tremble et vole à tire-d’aile,

Le zéphyr chante avec solennité.

 

Elle tressaille en son intimité

Un babillage invite l’amoureuse.

Le zéphyr chante avec solennité,

La brise fend la plume langoureuse.

 

Un babillage invite l’amoureuse

S’approche, heureux, le charmant Rossignol.

La brise fend la plume langoureuse,

Derrière l’arbre, est-ce le campagnol ?

 

S’approche, heureux, le charmant Rossignol

Sa vocalise étreint l’être pudique.

Derrière l’arbre, est-ce le campagnol ?

Craque une branche à l’accent mélodique.

 

Sa vocalise étreint l’être pudique

Rose poitrail, gazouille le pinson.

Craque une branche à l’accent mélodique,

Folâtre une ombre à l’abri du buisson.

 

Rose poitrail, gazouille le pinson…

La belle écoute, attend le rouge-gorge.

Folâtre une ombre à l’abri du buisson,

Tombe l’écorce, ainsi que des brins d’orge.

 

La belle écoute, attend le rouge-gorge

Le prédateur languit sur ses griffus.

Tombe l’écorce, ainsi que des brins d’orge,

Le houx piquant protège les touffus.

 

Le prédateur languit sur ses griffus,

Elle se tait, le chat s’éloigne d’elle.

Le houx piquant protège les touffus…

Au creux du nid, s’émeut une hirondelle.

8 quatrains – Décasyllabes 4/6

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Épître à ma sœur

 

Chère sœur, je t’écris, fuyant la solitude

Qui souvent m’accompagne à fleur d’infinitude ;

Dans ce monde invisible offert au quotidien

Mon âme se délecte auprès de Son gardien ;

Son humaine présence exhorte un doux mystère

Qui baigne dans mon sein, sans que rien ne l’altère ;

J’écoute Sa parole au verbe ennoblissant

Tandis que l’Absolu coule vers moi, puissant ;

L’été se meurt dans l’ombre auprès des capucines

Mais les fleurs de l’automne ornementent Décines ;

Un souffle radieux bénit les pesanteurs

Et je vois dans le ciel des signes créateurs ;

Le service m’apporte une joie ineffable

Que tu connais si bien, toi, prévenante, affable ;

De l’aube jusqu’au soir, de ce que nous faisons

Dépend notre bonheur serti par les saisons ;

La vie autre vaut-elle encor d’être vécue ?

Notre mère le croit, bien que parfois vaincue ;

Les baumes de l’écoute allègent ses douleurs

Tandis que nos regards se mêlent à ses pleurs ;

D’une main lumineuse où blêmit la souffrance

Notre maman nous montre un chemin d’espérance ;

Éloignant le verdict, ses vertus de l’effort

Régissent le déclin qu’elle paie au prix fort ;

Le manuscrit de l’âge enlumine l’épître,

Le baladin se tait, il ne fait plus le pitre ;

Une lueur m’aveugle et sur le mot tracé...

L’éclat de l’Amour tremble, avec grâce, effacé. 


L’épître : en latin epistola, epistula, l’épître -nom féminin- est une lettre écrite en vers classiques, sur un sujet philosophique, moral, satirique, religieux, que l’on adresse à quelqu’un.

∆∆◊∆∆ 


La Saveur des Sens

Quand il a frappé, le jour déclinait ;
Dépouillant l’absence où trônait sa flamme,
Le vide mourut que lui seul connaît !
J’ai posé sa lettre exaltant mon âme.

Ô mon cher amour, mon cœur vous rêva !
Votre lèvre fond, doux Casanova.

D’un tendre baiser -que la faim pimente-
L’adoré m’exhorte à faire un festin ;
Lorsqu’un doigt trépigne au bout du tétin
La table est dressée, un feu me tourmente.

Ô mon cher amant, mon corps vous rêva !
Votre désir fond, doux Casanova.

La coupe déborde et jaillit la source
Qu’une bouche effleure impudiquement ;
L’ivresse triomphe en l’apaisement,
Les noces du soir ont de la ressource.

Ô mon bel amour, mon cri vous sauva !
Votre plaisir fond, doux Casanova.
        
— Dois-tu repartir pour ce long voyage ?
— M’attend le royal caravansérail !
Mon gratte-papier fuit mes yeux corail,
Sa lumière étreint l’ombre d’un sillage.

Ô mon bien-aimé, mon cœur vous brava
Car le bonheur fond, doux Casanova !

Un parfum se meurt qu’une larme arrose
Près de la missive éclairant mon lit ;
Une fleur exhale, un vers l’embellit :
"Le conquérant pleure une exquise rose !"

Ô mon cher amour, mon cœur te rêva !
En l’aveu qui fond, viens Casanova !

Chanson de toile – 5 quatrains + 1 distique en refrain

La chanson de toile : c’est un poème lyrique médiéval, composé de couplets et d’un refrain, représentant une dame occupée à des travaux de couture ou entrain de filer, soucieuse de l’amour de son beau chevalier.

∆∆◊∆∆ 


La Vie et la Splendeur de l’Œuvre

Hommage au sculpteur Nicolas Lavarenne

Pour sa Sculpture en bronze « la Grande Énigme » 

 

« Qui suis-je pour braver le front des éléments ?

Peut-être un colosse d’argile ?

Mais il plut à l’Artiste, à fleur des poudroiements

De me créer, Statue agile !

 

Se détachant, mon corps tourné vers l’infini

Se hisse vers l’Arc de lumière ;

Le voile de la nue, en pureté, muni

M’insuffle sa Force première.

 

Vous me voyez debout, d’un élan gracieux

Telle une sentinelle heureuse ;

Le sculpteur m’a polie en l’or audacieux

De sa ferveur mystérieuse. »

       

 ∆◊∆

 

Nicolas parachève avec perfection

« L’œuvre de la Femme... sacrée ! »

Que tout bronze conçu montre l’induction

Du graveur à l’âme inspirée !

 

L’être fond sur le fil de la fluidité

Comme une divine écriture !

Chaque athlète prolonge un chant de liberté

Liant ciel, terre, à la sculpture.

 

Nous exprimons l’espoir de venir là, chiner,

Faisant halte à Saint Paul de Vence !

Cher Monsieur Lavarenne, il nous faut nominer

Vos qualités de performance.

Vers iambiques

 

Vers iambiques : pied de vers grec ou latin composé d'une brève suivie d'une longue accentuée ; ce poème est constitué de strophes dites hétérométriques, les vers longs étant composés d’alexandrins (12 syllabes), les vers courts d’octosyllabes (8 syllabes).

∆∆◊∆∆ 


Belle au cœur dormant

Cœur en vase clos ? Digne * aveu

Coulant sous la brise vivante ;

Cheveux soleil, frange riante

L’azur dans ton regard de feu ;

Lumière au visage d’un ange

La beauté souligne tes traits ;

Ton sourire ajoute aux attraits

Une délicatesse étrange …

 

Quelle douceur quelle langueur

Sur tes épaules d’or splendeur ;

L’enchanteresse en robe bleue !

Aux divins genoux de Vénus

Chuchote un baladin fleur bleue

Mais las ! Vous n’en saurez pas plus !

* (à) Claudine

Madrigal

 

Poème (compliments en faveur d’une dame) à la manière du « Madrigal » de François de Malherbe, constitué de 2 strophes en octosyllabes (8), l’une de 8 vers, la seconde de 6 vers, suivant le schéma :

           ABBA/CDDC – EEF/GFG

rimes MFFM/FMMF– MMF/MFM

∆∆◊∆∆

 

Lempire des sens

L’amoureux :

Embrasse-moi, ma douce amie

Il me faut pour toi, composer

L’éloge du premier baiser

Tout au bonheur de l’alchimie.

 

L’amoureuse :

Que penses-tu de l’écriture

De notre idylle d’une nuit ?

Sera-t-elle aussi l’aventure

De l’homme qui, déjà, me fuit ?

Embrasse-moi !

 

L’amoureux :

Il me tardait de te le dire

Cette rencontre au cinéma

Deviendra-t-elle mon karma

Quand don de chair ne peut maudire ?

Embrasse-moi !

Petite bergerette

          ♫♪♫

 

Chantons pour Marie et Jésus

Que je t’accueille, intimité

Pour exhorter cette Lumière,

Grâce dont je suis coutumière

Fidèle à Sa proximité.         

 

L’astre, ce feu dans la forêt

Devient lumignon pour Marie,

Ma lampe ainsi, j’allumerai !

La nuit vers toi, pour eux je prie.

Que je t’accueille.

 

Éloigne la distraction

Je veille et reste vigilante,

Si je m’abstiens, je serai lente

Pour ce temps d’adoration.

Que je t’accueille.

Petite bergerette

          ♫♪♫

Fleur de braise

Lui :

Songe d’amour jailli du cœur

Du feu nouveau de ce poème

Coule sous ma plume : je t’aime

Que ton âme le chante en chœur !

 

Elle :

Telle fleur offerte à ces mots

Je m’ouvre éclose sous la braise.

Le bonheur distille ses flots.

Ton étincelle en brûle d’aise

Songe d’amour !

 

Lui :

Soleil en l’ombre du miroir

S’abandonne ta chair heureuse.

Palpite Ô ma tendre amoureuse

Aux flux divins de mon pouvoir.

Songe d’amour … ?

Petite bergerette

 

La Petite Bergerette s’apparente au « rondeau » car s’y rattache « une clausule » : un refrain reprenant la moitié du 1er vers soit le 1er hémistiche (4 syllabes). Ce poème champêtre exprime la voix, les mots d’un berger ou galant puis de la bergère ou demoiselle courtisée. Cette forme comporte 14 vers d’octosyllabes (8). Il comprend 3 strophes en vers de 8 syllabes, dont deux refrains repris en dernier vers des 2e et 3e strophe.

GRILLE :

1er couplet : ABBA – rimes MFFM ou FMMF

2ème couplet : CDCD – rimes MFMF/ refrain – ou FMFM/ refrain

3ème couplet : EFFE (même schéma que le 1er couplet mais avec des rimes différentes), soit :

Rimes MFFM/ refrain ou FMMF/ refrain.

Douceur Dominicale dans les Berceaux de la Joie, en Hommage aux Jardinières des Jolis Mots et Tubes-Créations

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