C’est l’heure où nous gagne une heureuse torpeur,
Dans la forêt, plane une paisible indolence…
Les marcheurs s’arrêtent, reprennent leur souffle ;
Ils puisent des forces dans l’humus de la terre profonde
Et goûtent à la magnificence du mystérieux silence ;
Tressaillement… un cerf traverse la clairière,
Il a rejoint les sous-bois, était-ce une vision ?
Soupirs, les branches vacillent sous l’ondée
Des clochettes résonnent, mélodieuses...
Au sommet, le bétail hume l’air pur.
C’est l’heure où l’ambre vespéral revêt les arbres,
Une brume éthérée habille les sapins…
Les franges d’un saule s’inclinent vers la terre,
Le troupeau de brebis descend de la colline
L’agnelet bêle puis tète sa mère…
L’eau de la fontaine chantonne, tremblotante,
Sculpture d’airain, un lézard se dore sur une pierre ;
Dans les yeux de l’enfant se baignent des lueurs...
Le ciel scintille dans ses pupilles...
Source intarissable, il pose mille questions.
C’est l’heure où la voûte céleste s’approche du sol terrestre,
S’unissant au chant des grillons, la nuit clignote, sublime !
Je contemple cette béatitude, l’émerveillement me submerge
Des myriades stellaires peuplent l’immensité, sertissent l’œil,
L’étoile filante traverse la nuée, avive l’âme reliée à tous ;
Le croissant de lune, rehaussé de clarté, rend grâce...
Se diaprent la montagne, le village, notre maison, l’humanité,
La galaxie étincelle d’une joie immuable ! Minuit !
C’est l’heure de rentrer, l’être s’étreint d’allégresse
Transfiguré, l’univers se révèle à moi.
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