11 juin 2023

L'atelier d'écriture de Ghislaine - Le défi 219

"L'Atelier 219" de : Ghislaine

Sujet 1  
Craindre, subir, taire, attendre, savoir, cesser.

Mon texte : 
Cesser de craindre de ne pas savoir ; se taire et subir ? Juste attendre le bon moment.
........... 

Sujet 2
Sourire, plaisir, souffrir, partir, pire, prédire.
 
Mon texte : 
Sourire sans souffrir, s’offrir le plaisir de partir sans prédire du pire.
 ............

Sujet 3
Un texte avec au moins 5 mots commençant par " i "
 
Mon texte : 
Improviser l’imprévisible

Instruire, insuffler, inspirer ? Immuable intranquillité de l’être…
Imaginer l’improbable écriture de l’immanent introduisant l’accessible dynamique des mots. Malgré l’insuffisance, nulle impatience. Immortalisons l’impromptu. Face à l’immanquable ignorance, invoquons la muse de l’indicible, elle inventera tous les possibles.
..........

Sujet 4
 Un texte avec des mots contenant le son : " ile "
 
Mon texte : 
Peut-on croire qu’un esprit fertile écrive toujours d’un style habile ? Fébrile(s), on assimile des mots qui se profilent, on les empile, les instille, parfois futiles et puérils. Ne soyons pas stériles ni imbéciles, suivons le fil sans être serviles ni dociles, restant subtils... sans l’inutile.
.............

Sujet 5
Ressenti sur cette image
 
Mon texte : 
Procrastination ?

Rêveur, il contemplait la nature odorante. Assis sur un banc de pierre, pieds profondément ancrés sur l’herbe fraîche, l’esprit s’élevant vers le ciel, il réfléchissait dans la lumière réfléchissante du couchant. Ce serait "chouette" si l’histoire naissait instamment... Les mots sortis de l’exil se dessinaient puis s’effaçaient instantanément, tant son âme silencieuse s’obstinait à les repousser. Il renonça, écouta l’effraie aux yeux ronds, et subtilement, en apprécia le cri, nullement effrayé… Il cueillait, ressentait, humait… l'espace sidéral et les suaves senteurs de l’instant présent. 

Dimanche silencieux - Silent Sunday #310

 Silent Sunday chez : Isabelle
Le principe est simple : une photo, pas de mot…
en partageant les photos des aminautes photographes
dans les commentaires d'Isabelle
Belle journée à vous qui passez ...

« Comme au cinéma » : le mot du jour chez Ma' ce samedi 10 juin 2023 !

 Thème de cette 23e semaine chez Ma' : Comme au cinéma
 
 Souvenirs des années 59 à 61…

« Comme au cinéma » est un thème qui me rappelle ma première séance au cinéma, j’avais 10 ans…

1959. Je me revois assise sur un strapontin, assistant au film "Ben-Hur". Ce péplum était adapté du roman de Lewis Wallace : "A Tale of the Christ". J’ai découvert Charlton Heston dans le rôle de Judah Ben-Hur, prince juif trahi par son ami Messala. J’ai beaucoup aimé la course des chars mais fus profondément émue par la "Vallée des lépreux et la crucifixion du Christ". 

Dans le même esprit, j’ai aimé "Spartacus", sorti en 1960, un péplum inspiré de la vie du chef d’une révolte d’esclaves dans la Rome antique, dont le héros était Kirk Douglas jouant Spartacus. Comme "Ben-Hur", j’ai vu et revu plusieurs fois ce film…

1961. Nous étions allés voir "West Side Story", une comédie musicale inspirée de "Roméo et Juliette" mettant en scène deux bandes rivales "les Jets et les Sharks" avec une belle histoire d’amour entre Maria et Tony. Nous avions adoré ce film revu une multitude de fois... vous souvenez-vous de ... Bernardo ?

Pour conclure, je pense au film d’horreur d'Alfred Hitchcock : "Psychose" sorti en 1960, particulièrement impressionnée par Anthony Perkins et Marion Crane… Quant à son film "Les oiseaux", il m’avait littéralement terrifiée… ayant quitté la salle avant la fin.
 
Visitons nos aminautes sur le même thème, vous remerciant de votre visite...

5 juin 2023

164e Devoir de Lakevio du Goût ce lundi 5 juin 2023

Proposition de M. le goût des autres : Encore un tableau de Jackie Knott. Si vous avez déjà vu ici cette œuvre, mille excuses. Mais que voulez-vous, elle me plaît, alors hein… Cette Américaine qui fit plein de choses n’ayant rien à voir avec la peinture, « l’US Air Force » n’ayant que peu de rapport avec l’art pictural, est passée par ici. Elle s’est promenée à Montmartre. Elle y a vu quelqu’un dans ce jardin connu même des Chinois. Mais ce quelqu’un, qui est-il ? À quoi pense-t-il ? On verra bien lundi ce que vous en pensez…

Un banc pour deux
dans l’art de combiner
la course et l’écriture



    Les arbres se couvrent d’ocre et de roux. L’activité reprend sauf pour moi. Je m’assois sur ce banc, chaque matin, dans cette ruelle, près de chez moi, à Montmartre, encore calme à cette heure-ci… Les premiers jours de septembre coulent paisiblement.
    J’ai passé l’âge de travailler et perdu l’habitude de côtoyer les autres… Je déteste que l’on me dicte l’art de me soigner et de bien manger. S’ils savaient ! Je leur préfère la solitude plutôt que des conversations stériles de potes conseillers, ne pratiquant pas l’art de foutre la paix aux gens ! la plupart « bringuent » et ne débitent que de vains mots... Pendant longtemps j’ai écrit des chroniques, poèmes et nouvelles littéraires… je devrais reprendre pour citer leurs fadaises.
    Aujourd’hui, je ne me consacre qu’à la lecture du journal et de polars... [dont… un que j’avais commencé à écrire, délaissé définitivement]. Ici, je suis bien, à l’abri des copains.

    Depuis quelques semaines, je l’ai remarqué ce vieux… un solitaire, assis sur le même banc à l’ombre. Sûrement un retraité… un septentenaire ? veuf ? Sa chevelure noire est balayée de fils blancs parcourant une tignasse abondante et courte. Visage allongé inexpressif, quelques rides, il a la mine terreuse, le regard toujours fixé sur un journal ou un livre, quand je passe à vélo.
    Il porte un costume gris aux plis impeccables, rehaussé par un polo discret ; ses pieds chaussés de mocassins noir vernis avec un motif or dessus, brillent étonnamment. Moi, je porte des baskets plus pratiques pour pédaler. Sa main droite tient l’une des pages d’un journal tandis que sa main gauche, repose inerte sur sa jambe. À chaque passage, je le salue, il ne répond jamais ! peut-être un sourd-muet, me dis-je. Je le plains. Tiens, je m’arrêterai bien un de ces jours…

    Ce p’tit gars -un collégien- m’a l’air bien sympathique quand il passe chaque jour, vers 7h45 et 17h30… Très poli ! Il me dit immuablement : bonjour, M’sieur ! Oh, pas de mot en retour ! Si je fuis les compères, ce n’est pas pour causer avec de jeunes bavards. Alors non, ou plutôt oui… je fais le sourd…muet.
    C’est marrant, on dirait moi à son âge, cheveux noirs bouclés relevés en catogan ; teint clair, visage rond et souriant ; j’abaisse la tête dès qu’il dévale les derniers mètres et doit baisser les yeux pour freiner et tourner prudemment à l’angle de la voie réduite ; s’il savait que je l’observe, ce gosse svelte et plein d’allant, tellement à l’aise sur son VTT ! La nostalgie me gagne à chaque fois… je repense à hier, c’était il y a longtemps !
    Hé, déjà 8 heures ! Bizarre, ce matin je ne l’ai pas vu… serait-il malade ? Il n’y a pas de congés scolaires ces temps-ci puisque c’est la reprise. Ah, le voilà en haut de la montée, Dieu qu’il descend vite ! hé, doucement p’tit gars… il m’évite de justesse, la roue tape dans le poteau du réverbère, ouf ! je l’ai échappé belle… badaboum ! Je vais te l’engueuler ce gosse. Je me penche…

— Vous vous êtes fait mal ? criè-je, inquiet.

    Il me regarde tout penaud :

— Ah, bonjour m’sieur, je suis en retard aujourd’hui, désolé si je vous ai fait peur ! je n’ai rien ! la roue n’a pas souffert ! à ce soir, M’sieur.

— C’est vrai que ta roue est costaude… comme toi, mon p’tit gars. À ce soir, réponds-je !
 
    Depuis ce jour-là, je m’arrête souvent en rentrant. Il m’aide pour mes devoirs, surtout le littéraire, c’est un savant. Il lit plusieurs polars et thrillers par semaine, un vrai passionné. Veuf comme je pensais, il a 75 ans. Il se remet de chutes à répétition… c’était un grand sportif, m’a-t-il dit… mais je n’ai jamais rien osé demander… Aujourd’hui, il fait quelques pas avec moi, il claudique. Son bras gauche fonctionne mal ; heureusement il est droitier et peut continuer d’écrire… je lui aurais redonné le goût de l’écriture, m’a-t-il confié. Je viens de voir un carnet dans sa poche, c’est chouette. Je me suis attaché à lui !

    Je n’écrivais plus depuis des lustres… ce gamin me redonne des forces et de la confiance ; et surtout, il m’inspire des idées d’écriture pour mon polar que j’ai ressorti récemment d’un tiroir. Hier, il voulait savoir ce que contient mon carnet. 
    Mais non. J’y parle d’un gosse qui avait plein de rêves... alors, ne rien dévoiler, peaufiner, attendre le bon moment…
    Drôle, on est presque voisins ! Je connais ses parents. J’étais le professeur de lettres du père. La vie c’est merveilleux. On ne croit plus en rien. Et voilà qu’aujourd’hui, le destin illumine mes journées. Je vois en vert, comme avant, sur les routes de montagne.

    J’avais étudié le parcours quand il n’était pas là le week-end ! je faisais des essais moi le crac des compètes en VTT, je voulais juste l’épater… en savoir plus sur lui, il me faisait de la peine, Marcel ! C’était un prof de papa. On rit de bon cœur maintenant. Il faudra que je lui dise la vérité un de ces jours. Et ce bouquin qu’il cache dans sa poche… dont il ne veut pas encore parler. Il dit que c’est trop tôt. Bon, demain j’insisterai pour en savoir plus. Marcel est ce grand-père que je n’ai pas connu. Je l’aime beaucoup. Sans lui mes notes seraient mauvaises ; idem pour le sport, il m’encourage, me conseille... allez savoir pourquoi. Moi je sais. Papa m’en a parlé mais bouche cousue, je sais garder un secret. Et puis, il est tellement top mon papi !

    Sacré gamin, tu crois que je n’ai pas compris tes combines pour m’amadouer. En tout cas, je ne regrette pas. Peut-être qu’un jour, je t’avouerai que je te voyais faire l'idiot à vélo, chaque week-end, de ma fenêtre… Ce matin, j’ai ressorti mon VTT d’enduro… j’ai été champion de France, bizarre que son père ne lui en ait jamais parlé… demain, je lui dirai tout.
 

— Bonjour Marcel. Dites, c’est quoi ce vélo de course ? il est à vous ? Ce qu’il est beau ! je rêve d’en avoir un comme ça pour mon anniversaire !

— Léo, justement ce vélo, je l’ai ressorti pour toi aujourd’hui. Depuis longtemps mon grand, je voulais t’en parler, ce vélo c’était toute ma vie et…

— Marcel, ne dis rien, moi aussi j’ai des choses à te dire… d’ailleurs aujourd’hui, j’ai eu 20 en évaluation de français, grâce à toi ! Ce dimanche qui vient, tu as dû en entendre parler, il y a compétition de VTT, j’aimerais bien que tu nous accompagnes, moi et mes parents… je participe à l’enduro, comme toi avant. Honore-moi de ta présence…

— Rien ne pourrait me faire davantage plaisir mon grand, tu prendras mon vélo, c'est le tien, maintenant !

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