24 juil. 2021

Les ailes de l'espoir - Le Sablier de l'existence - Disparition :

   Les ailes de l’espoir

 

    - En cœur à cœur avec les souffrants -

 

Luttons contre le sort, ce fiel nous excluant ;

Ensemble, battons-nous lorsque la maladie

Diffuse la souffrance et que sa perfidie

Dicte à chacun sa loi, tel monstre exténuant.

 

Envers l’affliction, comme le corps s’épuise

Puisons quelque énergie apaisant la douleur,

L’heure s’écoule fade... accueillons la chaleur

L’or pur de Sa présence, afin qu’Il nous instruise.

 

Instruisons cet amour, les mots de réconfort

Fortifieront l’un, l’autre, octroyant le sourire,

Rire au bord de ta lèvre, une larme chavire

Viril soupir, ta bouche, un baiser qui rend fort.

 

Fortuit désir, duo, lumière condamnée ?

Négocions le temps sacrant l’éternité,

Téméraires, nos mains se comblent d’unité

Témoignant de la vie où fuit la destinée.

 

Nébuleuse aile noire entrelaçant l’absent

Sensation de joie apaisant la détresse

Tressaillons, cœur à cœur, sur un lit de tendresse

Dressant l’oreille, à l’aube, en son espoir puissant.

 

                             Rimes annexées

 

   💚💙💛💙💚

 

 

    Le sablier de l’existence

 

Comment cheminer, respectant toute vie ?

Contemplant le ciel, élève ton esprit !

Parais-tu vraiment, doté de clairvoyance ?

L’homme serait-il donc un roseau pensant ? ¹

Subjectivité montrant la métaphore

Que développa, l’auteur Blaise Pascal.

 

Conférant que l’homme en garde l’avantage,

Quelle différence, ainsi, doit-on chercher ?

Face à l’univers, lequel serait plus faible ?

L’objet naturel, silencieux ou pas ?

Sinon l’être humain, pourvu de conscience ?

Ou bien l’animal, que l’on dit sans raison !

 

Pouvoir concéder que nous sommes fragiles

Avec des chagrins, des épreuves, douleurs ;

Fuyons l’entre-soi doublé de l’inconstance

Recherchons le vrai, la révélation !

Que la paix du cœur, cette grâce infinie

Nous octroie un temps d’intériorité.

 

Nous voici guidés vers la pierre angulaire

À choisir l’espoir comme flamme d’amour ;

Malgré l’étroitesse, ouvrons vite la porte

Dès lors, conscients, de notre vanité ;

Détachés des biens, loin de l’égocentrisme

Soyons -tout entier- remplis d’humilité.

 

Admirant l’oiseau, le papillon, l’abeille,

Louons chaque règne avec sérénité !

Ô Terre, ciel, mer ! forêts, fleurs, fruits, prairies !

Soleil, pluie, orage ! étoiles de la nuit !

Conduisez nos pas, gravez notre mémoire

Dans la joie offerte, universellement !

 

 ¹  Pascal : Pensées

 

    💚💙💛💙💚

 

Disparition

 

Ô Miroirs d'infinis chagrins

N'oublions pas l'amour chantant

Dont chacun saisira l'instant

D’importants choix des maux contraints.

 

Non-dits, longs fils roux, fulgurants 

Mots sans voix, surfaits, lourds d’oubli,

Sourds d’avoir vu, su, tu, faibli !

Du corps mourant, soupirs vibrants.

 

Accords soumis au chant final

Futur obscur, tout disparaît !

Parfum fugitif, ton portrait,

Toi, là-haut, glacis virginal.

 

  Lipogramme, sans lettre « e »

 

 

14 juin 2021

RHÔNE ET SAÔNE

 Un fleuve, la vie, la biodiversité
 
Rhône et Saône !
"La vie est-elle un long fleuve tranquille, à vos côtés ?"

Ô fleuve puissant ! me voici éloignée de ton bord, contemplant ton lit en crue. Tressaillant à fleur de vue et de peau, j’imagine ton affluence engloutissant tout sur son passage. Tes mouvements sombres tourbillonnent, voici que ton bras verdâtre dépasse la rive, inonde les quais... Jusqu’où poursuivras-tu ton indomptable course ?

Hier encore, avant la fonte des neiges, les pieds dans ton eau fraîche, je me laissais bercer par ta source étale où s’éparpillaient des algues moussues ; tes parfums montaient au gré des reflux. Je m’insufflais de tes clapotis, contemplant les reflets bleus, verts, mordorés de ton cours paisible. Ta beauté m’enivrait…

Rêveuse, mon esprit dérive jusqu’à l’anneau bleu, vaste plan d’eau du bassin du Grand Large, bénéficiant d’un aménagement hydroélectrique remarquable. Traversant le pont, à l’orée du réservoir d’Herbens, je parcours le sentier forestier jusqu’au milieu humide et protégé de « l’îloz » situé au cœur du parc de Miribel-Jonage.

 

 

 

 
 

C’est le printemps. Je me dirige vers la gauche, au jardin d’ailleurs, lieu propice à l’évasion. Je lâche prise, m’assieds délicatement près des mares d’eau douce ; silencieuse, je n’interromps point le concert passionné des batraciens ; grenouilles vertes et crapauds me scrutent de leurs yeux saillants. Nymphe des lieux, j’assiste à la bouleversante saison des amours : "Messieurs les musiciens, gonflez votre cou, attirez les demoiselles puis dansez voluptueusement… "

En face, à droite de l’entrée, je m’arrête dans le jardin des sens où s’épanouissent des plantes aromatiques et cultures ; je m’emplis du parfum d’une multitude de fleurs colorées et parfumées accueillant nombre de papillons... 

Au fil de l’onde, des truites frétillent, glissant sous les nénuphars blancs. Des libellules au corset rouge se posent délicatement sur les joncs. Charmée, j’écoute les pleurs énamourés de la nappe ridée, le chant mélodieux des oiseaux, un frou-frou d’ailes… Ici, la vie aquatique et végétale s’offre, telle ode à la nature, préservant la biodiversité. Le promeneur se réjouit de la douceur et de la beauté de cet espace fragile, précieux, inspirant.

 

 

 

 
 

Rhône ! "La vie est-elle un long fleuve tranquille à tes côtés ?" Je reviens vers toi, prolongeant cette promenade bucolique, goûtant au paysage reposant, ne gardant de toi que ton infinitude lorsque ton débit s’apaise, que les reflets des lever et couchant sont pures merveilles, sur ton miroir étincelant.

3 juin 2021

CIEL SAHARIEN

Rêverie

Samedi matin, six février deux mille vingt et un… volets ouverts, la maison baigne dans la pénombre. Sortant dans le jardin, tu remarques l’horizon vêtu de rose, peignant l’infini d’une langueur de feu. L’intensité de l’espace pourrait t’oppresser, pourtant, tu ne fuis pas, méditant sur l’harmonie des jours précédents. Tu relèves la gravité de la sphère évoquant la finitude. L’éther plane, où ne s’attardera point l’heure désolée. Une main d’ébène imprègne le ciel puis s’éloigne vers le nord. Scrutant la voûte, ta vue effleure le Crayon de la Part-Dieu, couronné d’un manteau fauve...

Entends-tu jaser les moineaux ? Admire les inséparables se bécotant sur la branche ; ils ne perdent aucune miette de ton langage et reprennent tour à tour : « coquet ? coquin ? bonjour, bonjour les cocos ! » ; leurs vocalises n’expriment aucune frayeur !

Tu captures ce tableau enchanteur, percevant le souffle inattendu des poussières sahariennes. Ton esprit s’envole… te voici touareg, foulant ces dunes mauresques, soulevé(e) par des sables dorés. Tu t’emplis de la somptuosité du paysage, bercé(e) par le blues du désert, baignant dans la vivance de la plénitude. Ô grâce ! Ô volupté !

Sens-tu ces gouttes de pluie sur ton visage ? tu découvres la chaise blanche constellée de taches orangées chutant de l’air tiède.

Bientôt midi. Le firmament s’éclaire d’un gris laiteux couleur de givre. Ce soir et demain, s’agiteront des larmes froides sur les particules suspendues, pleurant l'inexorable dépression du monde.

Sirocco ! lorsque s’alarment les peureux, se ravissent les êtres émerveillés par l'étrangeté de tes grains fougueux. Orient ! je m’extasie, en savourant un thé aux fleurs de menthe, réinventant l’arôme captivant de tes splendeurs.



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