8 mars 2012

TERRE FÉCONDE - (Décines)


La main, de sa visière, instille ta vue offerte au renouveau. Le soleil opalin filtre du ciel bleui. Se dégrafe le corset brun de la campagne ensommeillée. Le creuset d’un sillon dessine un chemin de labeur. Mars ranime la sève endormie, ôte le voile gercé des sols transis. 

Le ciel vif de mars
L’échancrure des sols rudes,
La charrue à l’œuvre. 

La croûte moelleuse -où chantent des larmes de pluie- accueille des flots de lumière. Tu poses tes pas sur la sente bourbeuse. Se gravent tes empreintes dans un craquellement. 

Soupirs des bourgeons
Ils célèbrent le Printemps
Rayonne la voûte. 

Entends les flûtes cachées
Frémit la terre féconde. 

[Haïbun]


7 févr. 2012

FROIDURE

       Froidure


Sur ton visage gourd
La bise glace un souvenir…
Ta gorge racle des charbons ardents.

Coulez, nasaux fumants des cheminées…
Blanchit l’aube, étalant son habit laiteux
Glisseras-tu tes pas sur l’univers transi ?

Ton regard fixe la froidure…
L’hiver soulève sa nappe de cristal
Les oiseaux pépiaient,  ils se sont tus.

Sur le veston des jours blêmes…
S’accroche la frêle espérance
Aux boutonnières du temps.
 



ROUGE QUEUE

Rouge Queue


La porte s’est ouverte où chantonnait l’aurore
Tes yeux ont pénétré les premières gelées
La brume éclaboussait le jardin ...
Le vent, de son haleine, insufflait la musique
La froidure pesait sur les arbres transis
Le silence coulait dans un frémissement
L’âme se languissait d’amour ...

Sur la maison, le rouge-gorge s’est posé,

 Il picora la mie offerte…

Sur la face des cieux, poignait une blancheur étrange
L’hiver pétrifié glaçait les premiers bourgeons
Les moineaux s’ébattaient d’une vive envolée
La pie a dérobé la nourriture huilée ...
La corneille arriva, place nette à la ronde
De sa victoire, en souffrit le partage.

Ronronnait le chat,

Brisant la solitude,

Qui domina ? Qui fut le maître ?
Qui profita de cette offrande ?
Par quel mystère subsister ?
Fuir la brève existence ?
Ainsi la vie en décida ...
Point de soleil en ce jour blême
Qui d’après vous, en réchappa ?
 
Il se percha sur la brindille,

Son buste orange m’a séduite…

Obstiné, l’oiseau de retour
Niche, bienheureux, dans la haie
Le temps gris l’invite à se taire
Je bénis sa voix solitaire ...
Le revoici sur la mangeoire
Nous cacherait-il un secret ?
 
Libre, léger, il s’approcha, le rouge-queue a tressailli…

Le duvet rouge de son col scella d’un souffle mon cliché.





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