13 juin 2021

RHÔNE ET SAÔNE

 Un fleuve, la vie, la biodiversité
 
Rhône et Saône !
"La vie est-elle un long fleuve tranquille, à vos côtés ?"

Ô fleuve puissant ! me voici éloignée de ton bord, contemplant ton lit en crue. Tressaillant à fleur de vue et de peau, j’imagine ton affluence engloutissant tout sur son passage. Tes mouvements sombres tourbillonnent, voici que ton bras verdâtre dépasse la rive, inonde les quais... Jusqu’où poursuivras-tu ton indomptable course ?

Hier encore, avant la fonte des neiges, les pieds dans ton eau fraîche, je me laissais bercer par ta source étale où s’éparpillaient des algues moussues ; tes parfums montaient au gré des reflux. Je m’insufflais de tes clapotis, contemplant les reflets bleus, verts, mordorés de ton cours paisible. Ta beauté m’enivrait…

Rêveuse, mon esprit dérive jusqu’à l’anneau bleu, vaste plan d’eau du bassin du Grand Large, bénéficiant d’un aménagement hydroélectrique remarquable. Traversant le pont, à l’orée du réservoir d’Herbens, je parcours le sentier forestier jusqu’au milieu humide et protégé de « l’îloz » situé au cœur du parc de Miribel-Jonage.

 

 

 

 
 

C’est le printemps. Je me dirige vers la gauche, au jardin d’ailleurs, lieu propice à l’évasion. Je lâche prise, m’assieds délicatement près des mares d’eau douce ; silencieuse, je n’interromps point le concert passionné des batraciens ; grenouilles vertes et crapauds me scrutent de leurs yeux saillants. Nymphe des lieux, j’assiste à la bouleversante saison des amours : "Messieurs les musiciens, gonflez votre cou, attirez les demoiselles puis dansez voluptueusement… "

En face, à droite de l’entrée, je m’arrête dans le jardin des sens où s’épanouissent des plantes aromatiques et cultures ; je m’emplis du parfum d’une multitude de fleurs colorées et parfumées accueillant nombre de papillons... 

Au fil de l’onde, des truites frétillent, glissant sous les nénuphars blancs. Des libellules au corset rouge se posent délicatement sur les joncs. Charmée, j’écoute les pleurs énamourés de la nappe ridée, le chant mélodieux des oiseaux, un frou-frou d’ailes… Ici, la vie aquatique et végétale s’offre, telle ode à la nature, préservant la biodiversité. Le promeneur se réjouit de la douceur et de la beauté de cet espace fragile, précieux, inspirant.

 

 

 

 
 

Rhône ! "La vie est-elle un long fleuve tranquille à tes côtés ?" Je reviens vers toi, prolongeant cette promenade bucolique, goûtant au paysage reposant, ne gardant de toi que ton infinitude lorsque ton débit s’apaise, que les reflets des lever et couchant sont pures merveilles, sur ton miroir étincelant.

3 juin 2021

CIEL SAHARIEN

Rêverie

Samedi matin, six février deux mille vingt et un… volets ouverts, la maison baigne dans la pénombre. Sortant dans le jardin, tu remarques l’horizon vêtu de rose, peignant l’infini d’une langueur de feu. L’intensité de l’espace pourrait t’oppresser, pourtant, tu ne fuis pas, méditant sur l’harmonie des jours précédents. Tu relèves la gravité de la sphère évoquant la finitude. L’éther plane, où ne s’attardera point l’heure désolée. Une main d’ébène imprègne le ciel puis s’éloigne vers le nord. Scrutant la voûte, ta vue effleure le Crayon de la Part-Dieu, couronné d’un manteau fauve...

Entends-tu jaser les moineaux ? Admire les inséparables se bécotant sur la branche ; ils ne perdent aucune miette de ton langage et reprennent tour à tour : « coquet ? coquin ? bonjour, bonjour les cocos ! » ; leurs vocalises n’expriment aucune frayeur !

Tu captures ce tableau enchanteur, percevant le souffle inattendu des poussières sahariennes. Ton esprit s’envole… te voici touareg, foulant ces dunes mauresques, soulevé(e) par des sables dorés. Tu t’emplis de la somptuosité du paysage, bercé(e) par le blues du désert, baignant dans la vivance de la plénitude. Ô grâce ! Ô volupté !

Sens-tu ces gouttes de pluie sur ton visage ? tu découvres la chaise blanche constellée de taches orangées chutant de l’air tiède.

Bientôt midi. Le firmament s’éclaire d’un gris laiteux couleur de givre. Ce soir et demain, s’agiteront des larmes froides sur les particules suspendues, pleurant l'inexorable dépression du monde.

Sirocco ! lorsque s’alarment les peureux, se ravissent les êtres émerveillés par l'étrangeté de tes grains fougueux. Orient ! je m’extasie, en savourant un thé aux fleurs de menthe, réinventant l’arôme captivant de tes splendeurs.



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