Enlacée au cantique médiéval, je me languis de toi
Tandis que jaillit le chant des troubadours !
L’éther suave m’inonde,
Je rêve en secret du baladin ;
Ma robe s’alourdit, je relève mes cheveux,
Soyeuse comme une mousseline
J’apprivoise mon bien-aimé.
Dans les soupirs d’une complainte
Les éclairs de ma joie inspirent ton archet ;Mon oreille accueille les sons de la mandore,
La douceur du pipeau les accompagne ;
Mon regard baigne dans le saphir de tes yeux
Et je retiens, captive, la lumière de tes iris ;
Lorsque la pulpe de tes doigts s’unit aux cordes
La saveur de la note insuffle ma lèvre attendrie.
Sur les draps froissés du plaisir
Se décorsètent mes dentelles ;
Un souffle d’air m’enjôle et mon sein s’abandonne ;
La cithare joue un lai mélancolique offert au soleil levant ;
Sur le satin voluptueux de la félicité
Les violons de l’extase épousent le clair de lune ;
Je murmure ton nom mais tu ne réponds pas.
Les timbres du jeu d’orgue couronnent tes
silences ;
Dans le Jardin d’Éden, fleurit la mélodie,L’octave résonne puissante et lumineuse ;
Le vaillant se repose, énamouré…
Bercé par l’onde insaisissable de la grâce
L’instant subliminal suspend le temps ;
Ma voix ranime la flamme du virtuose,
Le ménestrel heureux me comble de son luth.
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