13 avr. 2012

PÂQUES – (Prose)

SAMEDI 

Dans le silence du matin, tu contemples la vie : dans le jardin, se penche le pêcher dont les feuilles recroquevillées sont piquetées de rose. Se dresse l’olivier aux branches nues, il a souffert du gel hivernal. Baigne le cerisier dont les fleurs blanches sont flétries par l’ondée. Le poirier refleurit, te ravit le pistil doré de ses fleurettes. Se prélassent les feuillages des hortensias et des rosiers perlés de rosée. Le soleil auréole la table ruisselante de larmes. Les haies se parent de mille petites pousses remplies de sève. Cachés dans les troènes, les oiseaux se taisent, ils goûtent la douceur vide de la nuit… Le ciel gris dessine quelque nuage où se dispersent de petites croix brumeuses, emprisonnées dans le fourreau délicat de l’attente. Mélancolique instant, fulgure un éclat.  [7 avril 2012.]

DIMANCHE

Dans le ciel d’encre, des lueurs poignent du firmament. Quelle nuée avive ta vision d’une flamme nouvelle ? Où se cache l’astre du matin ? S’est-il enfui ? Riez, gouttelettes ! Du zéphyr, coulent des flots blondins. Ton cœur tressaille, entends-tu cette allégresse ? L’azur te guide vers la joie !  [8 avril 2012.]

LUNDI DE PÂQUES 

Le jour s’emplit de grâce. Écriras-tu ? Soulève ce voile obscur, se dissipent les tristesses, s’ouvre la voie inspiratrice. Tu saisis la lumière dans une rêverie, les jardiniers du cœur éclairent le jardin. Accueille la nature étincelante. Rencontre, dispense, aime intensément.  [9 avril 2012.]

PROMENADE 

Des reflets radieux clapotent sur l’eau d’émeraude. Les ridules du lac apaisent ton corps, ton esprit. Le dôme se nimbe de coulées céruléennes. La brise caresse le rideau vert des arbres. Te parfume l’arôme d’un pique-nique. Tes pas pétrissent le tertre clair du sentier criblé de chatoiements. Grave ton regard sur les drapés de la terre, l’infinitude l’insuffle. Prélude au concert, le coucou t’accompagne. Le pinson, la mésange te saluent. L’écureuil grimpe au sommet des feuillages frémissants. La maman cygne achève son nid sur l’îlot flottant, son compagnon l’observe, il plonge son bec dans l’onde aquatique. Multitude bruissante, le rouge-gorge virevolte, glougloutent les grenouilles, flûte le merle, s’ébattent les colverts. Un froissement d’ailes dissipe les langueurs du temps suspendu à tes lèvres, à tes yeux, en ton âme éjouie.      [10 avril 2012. ] 

1 commentaire:

  1. Bonjour Marie-France,

    Très joli blog. J'aime bien tes écrits...
    Bonne journée
    Biz
    Johanne Hauber-bieth

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Gratitude pour vos commentaires auxquels je répondrai avec grand plaisir...

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