30 octobre 1974 Bonheurs Assis sous le saule pleureur, l’homme aux yeux voilés de mélancolie colore
les ombres de l'automne.
Des larmes glissent du ciel gris Pleurant finement sur la toile.
Le cristal de l’été s’embrunit épousant les plaintes de l’étang où l’eau s’enténèbre de tristesse.
La pluie inonde son visage Mais déjà l’horizon s’éclaire.
Derrière l’arbre, une jeune femme remonte le col de son manteau ; Elle aime le tableau du vieillard.
D’une main tremblante, il pointille des
feuilles qui tombent, fanées. |
L’haleine
fraîche des herbes tendres
semble exhaler de cette peinture les enivrant soudain tous les deux.
— Cette toile m’émeut, dit-elle, tendre comme une confidence.
— Peindre est pour moi vital, répond-il, si demain j’arrêtais, j’en mourrais ! La froidure de l'hiver s'approche.
Le silence les enveloppe, les mots inutiles se taisent.
Elle essuie une larme furtive Puis l’aide à plier le chevalet, Ils se regardent, bouleversés.
Sur le marbre des grands chagrins les flambeaux du bonheur surgissent. |
...avec ou sans idées, l’esprit s’épanche, des pensées coulent d’une somme de riens, suggérant un grand tout, avec plus ou moins de souvenirs tenaces, semés ici, partout, ailleurs, près, loin...