N° 170 : Aujourd’hui, histoire de rester dans « l’air du temps » comme disait Nina Ricci, la température me semble un bon sujet de conversation. J’ai donc repris « Le crabe aux pinces d’or » d’Hergé et en ai tiré cette image pour en faire le sujet du devoir. Canicule donc il y a. Comme vous vous en doutez, Heure-Bleue hésite entre la mort et la fusion. Mais vous ? Comment vivez-vous, comment survivez-vous à ces températures qui donnent une idée des conditions de travail des ouvriers de la sidérurgie. Vous serez lues et lus lundi sans aucun doute, et avec intérêt…
N° 171 : Je connais bien ce genre de situation où un homme en caleçon cherche ou regarde quelque chose. Et pour cause... Mais vous ? Qu’avez-vous à en dire ? Cette toile de Madame Ambre Lia-Kloppel vous inspire-t-elle ? Vous rappelle-t-elle quelque chose ? À moi oui et je vous dirai quoi lundi. Et j’espère bien que vous aurez quelque chose à raconter aussi…
Canicule et confusion
Certes, Nina l’a créé cet « air du temps » … et le bon goût nous offre de conter notre histoire, en-chan-te-ment complet [couplet] : « Te rendre les clés / De mes plus belles nuits… Puisque dans l’air du temps / On n’aime plus vraiment / Puisque c’est l’air du vide… », chanson entonnée par Florent et Cecilia…
Assurément, le temps me dépasse s’imposant comme une fuite en avant que je ne mesure plus, tempérant sur la canicule qui nous accable tous.
Le « crabe » m’évoquant le crustacé, la nébuleuse, la maladie… je rends plutôt hommage au Grand Maître de la bande dessinée que je lis toujours.
Je transpire abondamment alors que l’automne approche. Insupportable. La ville sue aussi, saturée par le trafic ; mon cœur chaloupe ; je voudrais décoller d’ici mais serait-ce possible de ce fleuve rapide qui gronde à mes pieds ? je pense à l’hydravion essayé en juillet dans la baie Saint-Michel mais tintin, pensé-je.
Je dégouline littéralement. Plus de bouteilles d’eau -dans mon sac à dos- pour me réhydrater. Envie de quitter ma chemisette trempée. Je rêve de repartir… mais là, tout de suite, j’ai besoin d’une bonne douche. Surgit l’image fortuite d’un jeune homme entrant dans sa salle de bain, il sent couler sur lui l’onde rafraîchissante.
Hélas ! depuis une semaine, on a coupé l’eau dans l’appartement pour une fuite et des travaux dans la colonne d'arrivée.
- 32 degrés, chuchote-t-il, harassé par la chaleur étouffante.
Il se sent mal dans le soir sans lune et sans étoiles.
Vue troublée, il titube...
Plouf ! Un corps tombe dans le fleuve noir.
Personne à cette heure de la nuit.
- Je sombre dans un bienheureux havre de paix, songe-t-il.
Une main me secourt ou plutôt me secoue :
- hé mon grand, que se passe-t-il ici ?
- Ô c’est toi m’man, nuit blanche, j’ai eu si chaud !
- T’es tombé du lit ? une veine que la moquette amortisse ta chute. Debout ! et ne manque pas le car de 7h qui t'emmène au collège !