ROUGE QUEUE

Rouge Queue

La porte s’est ouverte où chantonnait l’aurore

Tes yeux ont pénétré les premières gelées
La brume éclaboussait le jardin ...
Le vent, de son haleine, insufflait la musique
La froidure pesait sur les arbres transis
Le silence coulait dans un frémissement
L’âme se languissait d’amour ...

Sur la maison, le rouge-gorge s’est posé,

 Il picora la mie offerte…

Sur la face des cieux, poignait une blancheur étrange

L’hiver pétrifié glaçait les premiers bourgeons
Les moineaux s’ébattaient d’une vive envolée
La pie a dérobé la nourriture huilée ...
La corneille arriva, place nette à la ronde
De sa victoire, en souffrit le partage.

Ronronnait le chat,

Brisant la solitude,

Qui domina ? Qui fut le maître ?

Qui profita de cette offrande ?
Par quel mystère subsister ?
Fuir la brève existence ?
Ainsi la vie en décida ...
Point de soleil en ce jour blême
Qui d’après vous, en réchappa ?
 

Il se percha sur la brindille,

Son buste orange m’a séduite…

Obstiné, l’oiseau de retour

Niche, bienheureux, dans la haie
Le temps gris l’invite à se taire
Je bénis sa voix solitaire ...
Le revoici sur la mangeoire
Nous cacherait-il un secret ?
 

Libre, léger, il s’approcha, le rouge-queue a tressailli…

Le duvet rouge de son col scella d’un souffle mon cliché.

PARC DE MIRIBEL

Haïkus :

Tanka :

Haïbun :

Le manteau brun des arbres brille, printanier, sous l’onde, la nue énamourée interroge les profondeurs, l’âme pénètre l’intimité du lac, languissent les effluves d’un songe. Sur l’anneau bleu du temps frivole, une main se glisse vers l’inconnu, s’enlace aux langueurs troubles, l’oiseau pépie et rompt l’humide monotonie...

Arbres dénudés,

Dans l’hivernale torpeur

Renaît la verdeur.

 

VŒUX DE BONHEUR

  

Dans l’or du zénith de ce monde,

Leurs pas foulant des sables d’ocre,

Les bâtisseurs vêtus de neiges éternelles

Contemplent, joyeux, l’avenir.

                                                       
 Dans la prunelle de l’espace,

Les voyageurs marchent vers l’espérance,

Ils gravent le fil de l’horizon

Sur des chemins de lumière.

2012

Brille
L’aube
L’année
Nouvelle,
Tressaillons
Dans l’attente
Du diadème ...
De l’espérance ;
Debout, dans l’épreuve,
Malgré nos solitudes,
Nous sommes vivants ;
Ne nous résignons pas ;
Les grands moments de bonheur
Nous comblent d’infinitude ;
Les ineffables souvenirs ...
Ravissent le corps et l’esprit ;
Le bras de la fidèle unité
Étend sa main sur l’humanité ;
Avant que ce jour ne soit le dernier ...
Témoignons notre amour auprès des autres ;
Bénissons le ciel, la terre et tous les êtres,
Émerveillons-nous des beautés de ce monde ;
Remercions l’enfant qui nous fut confié ...
Ainsi que père, mère, époux, ami, sœur, frère ;
Le cœur plein d’allégresse, au sein de nos familles,
Accueillons le prochain, partageons notre pain ...
Célébrons le Verbe, la Vie !
 Marie-France Moriaux
1er Janvier 2012