Rouge Queue
La porte s’est ouverte où chantonnait l’aurore
Tes yeux ont pénétré les premières gelées
La brume éclaboussait le jardin ...
Le vent, de son haleine, insufflait la musique
La froidure pesait sur les arbres transis
Le silence coulait dans un frémissement
L’âme se languissait d’amour ...
Sur la maison, le rouge-gorge s’est posé,
Il picora la mie offerte…
Sur la face des cieux, poignait une blancheur étrange
L’hiver pétrifié glaçait les premiers bourgeons
Les moineaux s’ébattaient d’une vive envolée
La pie a dérobé la nourriture huilée ...
La corneille arriva, place nette à la ronde
De sa victoire, en souffrit le partage.
Ronronnait le chat,
Brisant la solitude,
Qui domina ? Qui fut le maître ?
Qui profita de cette offrande ?
Par quel mystère subsister ?
Fuir la brève existence ?
Ainsi la vie en décida ...
Point de soleil en ce jour blême
Qui d’après vous, en réchappa ?
Il se percha sur la brindille,
Son buste orange m’a séduite…
Obstiné, l’oiseau de retour
Niche, bienheureux, dans la haie
Le temps gris l’invite à se taire
Je bénis sa voix solitaire ...
Le revoici sur la mangeoire
Nous cacherait-il un secret ?
Libre, léger, il s’approcha, le rouge-queue a tressailli…
Le duvet rouge de son col scella d’un souffle mon cliché.