Les fleurs du samedi de Jean-Pierre, n°227 du 14 juin 2025 Harmonie et Poésie au Jardin – Les tankas en fête
Parfums d'Hier, Saveurs d'Aujourd'hui
L’ardent soleil de France étreint les ceps, les feuilles
D’une mer émeraude où chantent les vents d’août ;
J’entends s’élever l’ode œuvrant aux durs labeurs
Et ressens les halos des parfums de l’enfance ;
J’honore les gardiens des pampres de la joie !
Ancêtres, chers parents, courageux vignerons,
Vous domptiez de vos mains la culture ancestrale
Nous léguant des trésors, des grappes d’altruisme.
Je conte votre histoire authentique et sacrée :
Ainsi, chaque saison vous portait vers l’envol
De jours greffés d’espoirs sublimant notre terre ;
Les travaux de la ferme et votre connaissance
Se sont perpétués, bénissant vos efforts !
Aujourd’hui, dos courbé, je m’agenouille, heureuse,
Mon panier se remplit des arômes d’hier ;
Je m’inspire du goût des cépages fruités.
Le raisin qui murit nous promet le meilleur,
Pur nectar encensé, grandeur de ce pays !
Que s’embaument nos cœurs, notre bouche, notre âme,
Comme perles d’amour couronnant tout vignoble ;
Je remonte le temps de ces ciels étoilés
Tandis que s’ajustait, d’abondance, le moût ;
Nous fêtions, réjouis, le bal, le jeune vin,
Riant de célébrer ce plaisir d’être là.
Nous aimions partager ces repas de vendanges
Où l’amitié coulait du flot des retrouvailles.
L’essence du terroir persiste au fil des ans,
De génération en génération !
N’oublions pas, malgré, quelque technologie,
Votre incessant travail, vos nombreux sacrifices,
Parmi vos objectifs, les graves maladies,
De plus, l’intempérie ! Envers tous, gratitude !
Hommage aux hommes et femmes viticulteurs
ainsi qu’à celles et ceux qui travaillent la terre.
Additif à la publication d'hier
dimanche 15 juin 2025
Papa
L’écho d’un amour éternel
Automne mille neuf cinquante-neuf : Père, depuis l’île, tu scrutes le pont Saint-Bénézet -enjambant le Rhône- me relatant son histoire, de multiples crues et guerres ayant détruit sa courbe parfaite. Nous contemplons les arches rescapées, la colline, la chapelle Saint Nicolas, le palais des papes…
Aujourd’hui, je fête mes dix ans. Tu portes ton beau chapeau. Nous admirons les flots d’ocre qui clapotent doucement. Nous longeons la berge, en parfaite harmonie avec cette source de vie ; le souffle du vent bat dans nos veines.
Clic-clac, à fleur de vastitude, photo de toi, riant aux éclats. Je danse à tes côtés -en jolie demoiselle d’Avignon-, humant les embruns de la joie. "Prends le temps de contempler, d’aimer la Création, de respecter la nature"... me dis-tu souvent.
Automne mille neuf cent soixante-quinze : Même lieu, même cliché du pont. J’ai vingt-six ans. Ciel et fleuve bleu-vert, perlés d’or. Coulées d’émotion. Cœur brisé au creux de la rive où scintillent mes larmes. Père, tu n’es plus. Scène pastorale. Une auréole au milieu des eaux calmes. Papa, est-ce toi, frissonnant dans les murmures d’un flux ? Quel signe m’envoies-tu ? Quelle leçon apprendre au fil du fleuve aimé ?
De nouveau, tes mots s’infiltrent en moi : « Aime, contemple, respecte la Création et tous les êtres… » Père ! avec ton âme d’enfant, tu me rejoins dans l’écrin de nos bonheurs d’autrefois.
Printemps deux mille vingt-cinq, cinquante ans se sont écoulés : Bientôt nous fêterons la Saint-Jean, prénom que tu portais. Comme chaque année, je cueillerai sept épis de blé au cœur d’un champ que tu cultivas avec amour.
On n’oublie pas, on n’oublie rien. Je lève les yeux vers le Ciel, reliée en mon âme, à la puissance et la beauté de « cet amour qui rayonne, protège notre famille, avec maman auprès de toi et tous les êtres chers ».
Le souffle du fleuve, l’écho des cœurs
Comme le Rhône glisse à travers les âges, l’amour d’un père, d'une mère, ondoie sans jamais s’épuiser. Présents, ils traversent les saisons, orages, douleurs, chagrins, clartés, bonheurs ; leur doux parfum s’exhale dans chaque liseré de nos souvenirs. Aujourd’hui, sous la brise éthérée bruissant sur les rides du fleuve, j’entends descendre, puis s’élever – au plus près des étoiles de la source inaltérable – ces murmures : « Aime, contemple, respecte… »
Pour votre visite ! Belle semaine à venir !
Merci pour tes offrandes, chère Titine