« Ne me touche pas » pensai-je, lorsque ton regard frôla le mien, le caressa, s'y ancra et me conquit entièrement, prolongeant ma pensée par : « lequel entraîne l’autre, frétillant comme un poisson dans l'eau ? Vite ! lance-moi une bouée au large de ma complétude où mon désir domine, tant l'assaut de tes yeux me subjugue. Tomberai-je à l'eau que tes bras d'athlète m’emprisonneront délicieusement !
Aujourd'hui, muni de ton attirail de peinture, te voici comme aux Beaux-Arts, contemplatif, esquissant ta nouvelle toile au bord du lac. Tu croques l’instant présent que provoque ma pose périlleuse. Tu manies le pinceau avec dextérité, distillant chaque muscle vibrant sous ma peau dorée, insistant suggestivement sur ma tenue de bain satin bleu.
Je croise tes prunelles brillantes et, le cœur battant, je tourne la tête, imaginant tes doigts couronnant mes courbes plantureuses, pieds nus, chevelure d’or plaquée au vent… Je songe à cette chute cosmique que tu immortaliserais si je m’offrais une baignade inattendue...
Nous culbutons en arrière avec ma sœur de plongée dont la robe de soie blanche et les sandales seront trempées… Ô naïades sauvées des eaux, suspendues aux bras de leurs amoureux !
Quant à prédire la suite, représentez-vous tel « un pêcheur à la ligne » qui, après le lancer d’appât, attend patiemment sa plus belle prise de la journée ! Quant à connaître -nullement leurrée- les intentions qui vous animent, concevons que : « J’aimerais être à qui le destin réserve vos secrets. »